Séminaire organisé par la Société européenne pour la psychanalyse de l’enfant et de l’adolescent (Sepea)
Inscrits d’emblée dans la réalité psychique du groupe familial, les enfants tendent, naturellement, dès leur plus jeune âge, à investir d’autres liens, d’autres groupes, scolaires, amicaux, etc., pour chercher des appuis narcissiques et identificatoires, soutenir leur individuation et leur dégagement d’avec les liens primaires. Mais tous les enfants n’ont pas accès à ces relations enrichissantes avec des pairs. Leur possibilité d’investir d’une manière profitable les liens et les groupes extrafamiliaux dépend non seulement de leur équipement biologique, mais aussi de ce qu’ils ont développé, vécu et internalisé au sein de leur groupe d’appartenance primaire : ont-ils eu la possibilité d’y développer une construction identitaire relativement stable bien qu’en commencement, d’établir des limites avec l’autre et des assises narcissiques permettant la rencontre intersubjective ? Ou bien se trouvent-t-ils entravés par des formations psychiques internes dans lesquelles les autres sont trop présents, des formations faites d’entremêlements d’espace-temps, de parts de soi et de l’autre, des autres et de leurs liens qui peinent à se démêler et à se subjectiver ou encore bridés par une pauvreté représentationnelle liée à des mouvements pulsionnels non figurables ? Ces différentes questions nous conduisent à nous poser celle-ci : comment leur groupalité interne est-elle organisée ?
L’approche psychanalytique groupale propose non seulement une compréhension de la réalité psychique qui se déploie dans les groupes, mais aussi – et de manière conjointe – une conception groupale de la réalité psychique du sujet. Les groupes participent à la construction du sujet, les sujets participent au développement de la réalité psychique des groupes.
Cette approche permet, à certaines conditions, de retravailler les fondements groupaux, corporels, sensoriels et moteurs de la pensée.
D’une part, elle implique la mise en œuvre d’un accueil tolérant à des manifestations (de retrait, de contagion, d’excitation, de régression…) qui n’apparaissent qu’à la faveur du dispositif groupal et nécessitent d’en penser le cadre et les aspects contre-transférentiels. Et d’autre part, elle appelle une réflexion sur les modes d’intervention du thérapeute : intervention groupale ou intervention individuelle en groupe ?
Rens. : www.sepea.fr, sepea@orange.fr