VILLEPINTE
2ème Journée de psychiatrie adulte du CHI Robert Ballanger
L’abord psychiatrique de la migration et des migrants occupe paradoxalement une place mineure dans le corpus général de la psychiatrie. Les entrées « migrants » « migrations » « psychiatrie des migrants » ne figurent ni dans les classifications contemporaines ni dans les traités ni dans les dictionnaires psychiatriques. La migration ne donne lieu à aucune mention particulière à l’exception d’un éventuel rattachement au groupe des facteurs environnementaux susceptible d’influer sur le cours d’un trouble mental préexistant. Seule l’encyclopédie médicochirurgicale lui consacre un article de référence.
Pourtant l’ampleur du phénomène migratoire, la présence d’importantes communautés migrantes également consommatrice de soins psychiatriques et les problèmes que les praticiens rencontrent dans leur clinique quotidienne auprès de ses populations contribuent largement au regain d’actualité de cette question.
Quand on parle de psychiatrie, vint l’image du « fou ». Certes, c’est fou d’abandonner son village et les siens, traverser une partie de l’Afrique dans des conditions hasardeuses, se faire voler, tabasser, voire violer par les passeurs professionnels, embarquer sur une coque de noix dans quelques commensaux se noient sous vos yeux pour se retrouver dans un lieu dont vous ne connaissez ni la langue ni les usages. Il y a au moins de quoi déstabiliser psychologiquement les plus aguerris.
Dans les moments difficiles, on entend de plus en plus souvent un mot « galère » Aujourd’hui, la galère : on n’y va pas par distraction ou par naïveté. C’est elle qui nous rattrape, impossible d’y échapper. Reste dans toute galère l’idée d’une condamnation imméritée.
Difficile de désigner un responsable de cette situation sinon les systèmes et leur fonctionnement problématique.
Et ce pour échapper à la misère, du latin miserai qui signifiait surtout malheur, puis a concerné la dureté de la société qui maintient ou conduit un grand nombre de personnes à l’indigence. Réalité économique et social qu’il ne suffit pas de déplorer mais dont il faut chercher la nature et les causes même si cela dérange. Ainsi ces migrants prennent des risques – venir-, on prend un risque – les accueillir- Le risque est la condition de tout succès, mais quand le risque se réalise, aucun succès ne vaut plus un clou (Louis De BROGLIE)
La santé mentale des migrants serait une urgence de santé publique trop négligée et il est temps de s’en emparer. C’est le but de cette journée : comprendre échanger se projeter avec différents intervenants. Chaque demi journée est construite d’abord en allocution puis une table ronde avec un animateur et échange avec la salle.
Pour combattre il faut comprendre, mais pour comprendre il faut se battre.
Rens. : tél. : 01 49 36 71 79 / 01 49 36 70 83, congres.psychiatrie@ch-aulnay.fr, www.ch-aulnay.fr