18es journées de Pédopsychiatrie de la Fédération française de psychiatrie
L’expérience vécue durant la crise COVID, durant laquelle la pédopsychiatrie a été particulièrement mobilisée et sollicitée, a mis en évidence l’importance des besoins. Les débats en cours, avec le projet de remaniement de la formation des internes pour une meilleure valorisation de la pédopsychiatrie, doivent aussi nous conduire à une réflexion sur les connaissances et compétences nécessaires au pédopsychiatre.
Depuis son avènement il y a plus d’un siècle, des enjeux bien connus traversent notre discipline, la part prise dans le développement par le biologique et/ou par l’environnement, les liens entre le corps et le psychisme …Quels concepts sont à l’œuvre dans son histoire, et aujourd’hui ?
Comment soignons-nous ? Pouvons-nous déterminer la cible de nos interventions et ce qui en a fait l’efficacité ? Les références multiples de la pédopsychiatrie en font une discipline ouverte qui va, au-delà du corpus qui lui est propre, des sciences humaines aux neurosciences.
Soigner suppose une démarche diagnostique préalable. Celle-ci s’inscrit dans une clinique du lien et de l’alliance thérapeutique, premier temps qui engage le clinicien dans une relation à la fois individuelle et familiale.
Une équipe pluri-professionnelle est nécessaire, reflet de la nature polymorphe du développement de l’enfant et de la diversité de ses besoins. Elle doit être formée aux différents champs de connaissance et à des thérapeutiques diversifiées et actualisées, et disposer de temps d’élaboration pour des stratégies thérapeutiques ajustées.
Lorsque l’évaluation globale est réalisée, comment faire avec l’hétérogénéité des niveaux d’observations ? Qui soignons nous ? L’enfant, son environnement, son cerveau, la dynamique familiale, le contexte socio culturel ? Quels dispositifs mettre en place selon les cas ? Que nous apprennent les expériences des autres pays ? En quoi le traitement proposé par une équipe, versus les soins isolés et cumulés, apporte-t-il des bénéfices supplémentaires à l’enfant et à ses parents ? En quoi une prise en charge du bébé, de l’enfant, de l’adolescent, portant sur ses relations aux autres, à sa famille, à lui-même, influence-t-elle le développement de son cerveau et de ses capacités fonctionnelles ? En quoi une thérapie ciblant spécifiquement un trouble fonctionnel at-elle une influence sur l’évolution globale, y compris psycho-affective, de l’enfant ?
Comment, sans abdiquer sur la diversité des dimensions perçues, construire un projet cohérent, hiérarchisé, dont la famille puisse se saisir ? Les notions d’articulation et d’intégration sont en effet des caractéristiques de la pédopsychiatrie.
Comment mener le repérage précoce, l’annonce diagnostique ? Comment appréhender les symptômes dans toute leur importance sans leur donner une valeur prédictive certaine ? Comment peut-on aujourd’hui concevoir une formation initiale et continue des pédopsychiatres qui les prépare à tous ces enjeux cliniques et éthiques ?
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