57e Journée du Centre Alfred Binet
En s’aventurant du côté du corps, le psychanalyste prend le parti de la surface, du visible, du perceptible. S’éloigne-t-il pour autant du monde interne, du fantasme, du psychique ? Il peut en ressentir la menace si sa lecture de Freud l’a incité à séparer fermement anatomo-physiologie et métapsychologie. Mais le clinicien habitué au travail avec les enfants et les adolescents, et nombres d’auteurs qui ont pensé une théorie à partir des pathologies non névrotiques, connaissent les voies qui mènent du corps à la pensée.
L’effraction des corps peut prendre bien des aspects. La clinique vient en illustrer certains qui concernent le bébé, l’enfant, l’adolescent. Les attaques du corps nous obligent à nous repérer entre maladie et violence, entre enveloppes insuffisamment contenantes et agressions sexuelles, entre fantasmes et abus. Dans notre société, qui soutient la libération de la parole, les témoignages sur l’inceste se multiplient. La psychanalyse est-t-elle convoquée par ces révélations ?
L’enfant dont le corps a été effracté vient aussi soigner son psychisme blessé. L’adolescent soumis à l’effraction du pubertaire cherche refuge dans un cadre adapté. Nos échanges cliniques, nos recherches théoriques, notre écoute d’autres disciplines, témoignent du souci de toujours mieux les entendre.
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