06 Avril 2019 - Toulouse

Le masochisme au service de la vie psychique

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TOULOUSE

31e Journée annuelle du Groupe toulousain de la société psychanalytique de Paris (GTSPP)

Quoi de plus insolite que le masochisme, plaisir dans la douleur, souffrance érotisée ? Voilà qui va, du temps de Freud comme du nôtre, contre le bon sens et la logique consciente. Nous souhaitons être heureux et recherchons le plaisir avec frénésie dans notre monde consommateur de produits, d’objets, de personnes, résolument efficace et positif… Les choses ne seraient-elles pas aussi simples ?

Il s’avère que la vie se présente dès le début avec de l’insatisfaction et de la souffrance; comment le supporter si ce n’est par une érotisation de la douleur, comme promesse de la satisfaction à venir ?

Freud en 1924 nous décrit le masochisme érogène primaire comme issu d’une liaison primaire de la pulsion de vie à la pulsion de mort et par laquelle la libido dompterait la pulsion de destruction. Ce type de masochisme deviendrait ainsi une composante de la libido dont le rôle serait fondamental dans la préservation de la vie. Ce masochisme érogène primaire, « gardien de la vie », comme nous le dit Benno Rosenberg est ce qui permet d’attendre, de retenir, de relativiser, de modérer… et donc de nous inscrire dans une temporalité, dans une histoire. En cela le masochisme autorise l’éclosion de la vie psychique et son développement ; il en est sa source et sa protection.

Il apparait à la lumière de notre clinique d’hier et d’aujourd’hui que ce domptage de la pulsion de mort par la libido n’est jamais vraiment acquis et que les forces ainsi en présence sont dans une perpétuelle tension. Le piège de cette érotisation de la douleur est qu’elle peut nous en faire oublier la satisfaction qu’elle est censée nous aider à atteindre; elle peut devenir en elle- même un but et du coup pervertir son sens premier en cultivant la douleur pour la douleur et aller dans le sens d’une destructivité interne et externe comme objectif de jouissance, au travers de la déliaison pulsionnelle.

Par quels mécanismes peuvent s’opérer ces modifications du fonctionnement mental ? De quelle manière l’analyse peut œuvrer à une dimension intriquante du masochisme ? Autant de questions qui se posent quotidiennement dans notre pratique clinique de psychanalyste et que nous allons essayer d’illustrer dans cette journée.

Programme

Rens. : tél. : 05 61 62 33 62, gtspp@free.fr, www.psychanalysetoulouse.fr