Colloque organisé par la Revue française de psychanalyse (RFP)
Haïr. Verbe transitif direct suppose un objet et se situe dans la ligne freudienne de « Pulsions et destin des pulsions » : une action attendue, une force et une tendance du moi au mouvement. Le haïr œuvre d’abord à la conservation du moi et à son affirmation. Sur le plan collectif, nous sommes confrontés au haïr quotidiennement. Héritons-nous de l’expérience de cette haine fatale et destructrice du XXe siècle ? Comment cette expérience nous a-t-elle été transmise et qu’en est-il de ses effets sur la psychanalyse d’aujourd’hui ?
Le trajet de la haine chez Freud, complexe, varié et riche, fait monter celle-ci en puissance tout au long de son œuvre, dans les deux registres de l’individuel et du collectif. Faut-il lui donner un statut métapsychologique ? Ou bien échappe-t-elle justement à toute classification ? « Passion qui touche à l’être », quand « le piège de la haine […] nous enlace trop étroitement à l’adversaire », la haine est un facteur important du lien à l’autre. Comme Freud le précise, « Toute relation humaine quelque peu durable entre deux personnes […] contient un dépôt de sentiments inamicaux ». Ainsi, il apparaît que le transfert-contre transfert renvoie à l’ambivalence du rapport à l’objet : en même temps haï car provocateur de stimulations et d’excitations désagréables comme tout élément extérieur et aimé dans sa fonction de Nebenmensch.
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