6e séance du séminaire « Les dominations : un impensé de la psychanalyse ? » organisé par la Maison des adolescents de Solenn et l’Association internationale d’ethnopsychanalyse (AIEP)
Argument du cycle de conférences :
Le concept de domination est quasi absent du discours psychanalytique. Malgré le potentiel émancipateur de sa méthode qui mène à la découverte de l’inceste à l’origine de l’hystérie, Freud en nie rapidement la réalité car « dans tous les cas, il fallait accuser le père d’être pervers». La théorie du fantasme et de l’Œdipe fait alors porter la faute à l’enfant coupable de ses désirs, et innocente le parent, engageant une tendance majoritaire de la pensée psychanalytique freudienne, kleinienne et lacanienne à mettre de côté l’ensemble de la série traumatique. Ce tournant fondateur a largement rendu la psychanalyse aveugle aux rapports sociaux de domination de genre, de classe, coloniaux, racialisés, au profit de théories essentialisantes, (« L’anatomie c’est le destin », « L’homme est un loup pour l’homme », « Le masochisme féminin »).
Cependant, des psychanalystes pensent depuis longtemps ces violences socialement construites. Nous en invitons quelques-unes et quelques-uns à dialoguer avec des autrices et auteurs développant une pensée critique des dominations et de la psychanalyse. Le séminaire est prévu pour trois années.
Programme (en présentiel et en visio – mercredi de 14h à 17h) :
- 19/06/2024 : « Epistémologie de la psychanalyse freudienne »
Critique : Jeffrey Masson. Discutants : Daniel Delanoë, Claire Mestre, Raphaël Gallien