Conférence-débat organisée par le Syndicat national des psychologues (SNP) d'Ile-de-France, avec la contribution de l'Institut humanités, sciences et sociétés de l'Université Paris Diderot
Réseaux, parcours, dispositifs, inclusion… Des multiples demandes qui s’adressent au psy, et en particuliers aux
psychologues, se dégage une exigence d’efficience. Tant du côté des pouvoirs publics, des institutions que des
consultants, ces sollicitations s’énoncent le plus souvent comme besoin : que ces salariés ne soient plus en arrêt maladie,
que ces patients ne perturbent plus la structure, que je ne sois plus déprimé…
Sommés de participer à la réponse aux besoins de santé psychique, devons-nous entrer dans les codifications ?
Souhaitons-nous prendre place dans le Code de la santé pour être mieux repérés et reconnus ? N’est-ce pas pour
l’État que le bénéfice serait le plus grand : pouvoir déterminer quand / comment faire appel aux psychologues et
coter leurs prestations ?
Un Code de déontologie, dans ce qu’il implique de structure, d’organisation et d’appui sur la dimension
professionnelle, permettrait-il que psychologue ne devienne pas une somme de compétences en psychologie, mises
en oeuvre par quiconque est désigné apte à le faire, et finalement externalisées afin de réduire les coûts ?
La société évalue des besoins pour lesquels elle exige des réponses. Ces dernières ne peuvent plus être simplement des
actes – au sens de la tarification à l’acte dans le secteur hospitalier –, ce système ayant soulevé trop de critiques : il
s’agit maintenant de déclencher des parcours associant différents intervenants proposant un bouquet de prestations.
Cette nouvelle construction leur adresse à chacun un message, clair pour qui sait l’entendre : Vous ne pouvez, seul,
apporter une solution. C’est bien le démantèlement des professions qui se joue : la société occidentale ne les souhaite
plus autodéterminées, ni organisées par leurs membres. Il faut qu’aucun corps – assimilés souvent encore aux
corporations – ne puisse proposer seul une réponse aux besoins de la population, celle-ci et ses sous-ensembles étant
identifiés et caractérisés par l’État à travers ses multiples avatars.
Le public, lui, pris dans le discours social, attend – exige ? – des offres de service quantifiables en durée et en efficacité.
Côté psychologues, la tentation est grande de répondre terme à terme à ces appels, dans l’espoir parfois de s’en décaler.
Mais, nous le savons, il n’est jamais possible de fournir des solutions univoques, préquantifiées et à efficience sûre. Pour
autant, nous ne pouvons nous défausser face à ces requêtes précises et pressantes. Il est donc nécessaire d’élaborer des
propositions acceptables pour nos différents interlocuteurs mais qui ne préjugent pas du devenir ni de la demande (au
sens où nous l’entendons) des sujets que nous rencontrerons.
Rens. : tél. : 01 45 87 03 39, snp@psychologues.org, www.psychologues.org