Artigues -près-Bordeaux
Un concept nouveau – le rétablissement – émerge aujourd’hui, en France, dans les pratiques médico-sociales et sanitaires. Il traduit la notion de « recovery » développée
dans les pays anglo-saxons. Le concept de rétablissement pose que l’individu, parallèlement à sa condition de malade et de personne handicapée, peut aussi s’organiser selon sa problématique, participer, à
sa mesure, à la vie sociale. Se rétablir, c’est s’appuyer sur les capacités à vivre à travers sa pathologie et malgré ses déficiences, invalidités et limitations fonctionnelles.
Se rétablir, c’est l’idée, profondément éthique, que l’individu garde, à travers ses épreuves, une part irréductible qui ouvre sur l’espérance, la prévision de son devenir, la mise en récit de sa
trajectoire. La créativité personnelle peut permettre de revendiquer ses droits, et de se regrouper avec ses semblables pour développer une entraide mutuelle.
Centrée sur les capacités personnelles et le devenir de l’individu, la notion de rétablissement invite à repenser les relations des professionnels avec ceux et celles dont ils s’occupent. Il ne s’agit plus de viser exclusivement la guérison de la maladie (même si le soin demeure nécessaire), ni de compenser des déficiences (même si cela reste indispensable) mais bien d’aider le sujet, comme disent les psys, ou la personne comme disent les accompagnants, dans un processus d’affirmation de sa position d’acteur de sa propre vie.
Le concept de rétablissement, jusqu’ici principalement utilisé pour des personnes atteintes de schizophrénie, peut-il avoir de l’intérêt pour d’autres types de souffrances psychiques et de déficiences mentales ? Peut-il contribuer à des évolutions dans les représentations de notre travail quel qu’en soient les contextes ? Peut-il permettre de mieux comprendre les vécus de chronicité ? Peut-il servir de référence pour tenter de combler le fossé qui
perdure entre le domaine sanitaire et celui du médico-social ? N’est-il qu’un mot à la mode pour masquer les divergences liées aux routines des pratiques et aux modalités clivantes de financement et à leurs insuffisances ?
Quelles sont ses limites ? Peut-il s’appliquer, et avec quels aménagements, aux cas les plus sévères de déficiences voire de polyhandicaps ? Quelles réflexions éthiques et philosophiques l’usage du concept de
rétablissement mobilise-t-il ?
La Fondation John Bost, qui a une longue expérience des soins psychiques et del’accompagnement au long cours des personnes handicapées, vous invite à venir partager et enrichir ces questionnements en approfondissant cette notion de rétablissement dans un colloque en partenariat avec l’AFP (Association Française de Psychiatrie) et la Fédération d’Aide à la Santé Mentale Croix-Marine.
Renseignements : Fondation john Bost – Nadège Younaki
Tél.: 05 53 58 01 03
nadege.younaki@johnbost.fr
www.johnbost.org