Congrès annuel de l’Association Parole d’enfants
Lorsque les humains ont à vivre des épreuves qu’ils n’auraient jamais dû subir, que ces épreuves soient le fait de la volonté d’autres hommes ou qu’il s’agisse d’un coup du sort, ils doivent développer pour survivre des stratégies qu’il est difficile d’imaginer.
Parmi celles-ci, s’accrocher à l’espoir d’un futur meilleur fait office de tuteur invisible. Les rêves, les promesses que l’on se fait, la vie que l’on mènera après, lorsque tout sera terminé, aident à supporter l’insupportable.
Mais plus tard, lorsque le moment tant attendu de la délivrance arrive, que se passe-t-il ? Comment retourne-t-on dans un monde qui a continué de tourner sans nous ? Comment peut-on à nouveau se sentir connecté aux autres qui ne savent rien de cette épreuve ? Que faire si le souffle de vie se fait attendre, si l’on ne voit pas comment transformer l’épreuve en une leçon utile et porteuse de sens ?
Si parfois, le rebond est au rendez-vous, dans de nombreuses situations hélas, l’après ne tient pas ses promesses. Ce qui ne tue pas ne rend pas toujours plus fort.
En tant que professionnel·le de la relation d’aide et de soin, comment pouvons-nous écouter ce mal de vivre qui a du mal à se dire et du mal à se faire entendre ? Comment accompagner un peu plus loin et un peu mieux ceux qui ont connu l’indicible, l’impensable ? Sur quel(s) temps une intervention peut-elle se déployer pour respecter les besoins de ceux et celles que nous accompagnons ? Comment penser les étapes d’une prise en charge pour éviter d’abandonner les personnes au milieu du gué sans pour autant les considérer comme incapables de faire sans nous ?
Au cours de ces deux journées, nous souhaitons aborder de manière professionnelle et sensible différentes situations dans lesquelles des êtres humains se sont retrouvés dans des situations qui les ont déshumanisés : chemin de l’exil, violences physiques, psychologiques et sexuelles, prison, guerre, sans oublier l’expérience concentrationnaire. Nous aborderons aussi l’épreuve de la maladie, physique ou psychique, et la difficulté de réintégrer le monde de ceux et celles qui vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir. Enfin, nous nous intéresserons au devenir des jeunes pris en charge dans la protection de l’enfance.
Ce congrès s’adresse donc aux professionnel·le·s de l’éducation, de l’aide, du soin, à qui sont confiées différentes missions :
- Intervention au bénéfice d’adolescent·e·s en rupture, en révolte, en détresse ;
- Aide éducative en milieu ouvert et soutien à la parentalité ;
- Travail psychothérapeutique avec des enfants, des adultes, des couples ou des familles ;
- Prise en charge de personnes traumatisées ;
- Accueil de personnes migrantes et réfugiées ;
- Accompagnement éducatif d’enfants ou d’adolescent·e·s en foyer ou en famille d’accueil, …
Il permettra aux participant·e·s d’enrichir leur pratique dans les domaines suivants :
- Identifier les freins et les difficultés à écouter la souffrance dans toute son étendue ;
- Poser les jalons d’un accompagnement engagé au rythme des personnes qui en bénéficient ;
- Identifier des étapes vers la reconstruction ;
- Pouvoir donner de l’espoir en se dégageant d’un optimisme naïf ;
- Pouvoir écouter la souffrance sans sombrer dans le désespoir ;
- Distinguer différents niveaux d’action : individuel, familial, institutionnel, sociétal …
Rens. : www.parole.be