Santé mentale : faire face à la crise

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Dans une nouvelle étude “Santé mentale : faire face à la crise”, l'Institut Montaigne propose une prise en charge innovante des troubles les plus fréquents (la dépression, les troubles anxieux, les troubles du stress post-traumatique) et plaide pour une approche intégrée entre santé mentale et santé physique.

La pandémie actuelle, parce qu’elle génère incertitude, peur, isolement et deuils, a et aura des conséquences fortes sur la santé mentale des Français. Entre fin septembre et début novembre 2020, la prévalence des troubles dépressifs a doublé dans l’Hexagone (de 10 % à 21 %). Cette vague psychiatrique arrive alors que notre système est exsangue. A peine la moitié des personnes souffrant de troubles psychiques sont prises en charge et les personnes atteintes de maladies psychiatriques sévères meurent en moyenne entre 13 et 16 ans plus tôt que le reste de la population.

Les quatre propositions de l’Institut Montaigne pour une approche intégrée des soins

Proposition 1 – Donner à la médecine de premiers recours les moyens d’intégrer la prise en charge de la santé mentale dans une approche centrée sur les patients, collaborative et non stigmatisante.

–  Doter les médecins de premiers recours d’outils cliniques validés pour détecter de façon systématique les troubles psychiques et les inciter à les utiliser.

–  Favoriser le recrutement de professionnels de santé facilitant la prise en charge de la santé mentale auprès des médecins de premiers recours.

–  Favoriser les échanges d’expériences entre médecins généralistes et la formation continue autour de la prise en charge de la santé mentale en premiers recours.

–  Créer des liens entre les secteurs de psychiatrie et la médecine générale.

–  Expérimenter en France le modèle des soins collaboratifs

 Proposition 2 – Favoriser l’accès aux psychothérapies adaptées à travers leur remboursement, une meilleure formation des professionnels, ainsi que le développement des outils numériques et de la télémédecine.

–  Permettre le remboursement des psychothérapies de ville adaptées dans le cadre de parcours de soins définis avec les parties prenantes.

–  Favoriser l’usage de la télémédecine.

–  Diffuser et faciliter l’accès au soutien psychologique à travers des outils de e-santé qui permettent de faire à distance certains exercices, de rendre le patient acteur de son traitement, de renforcer les apprentissages, et d’assurer un suivi au-delà des séances prescrites.

Proposition 3 – Faciliter la création de nouveaux métiers dans le champ de la santé mentale : infirmiers en pratique avancée, care manager, médiateurs de santé pairs, etc.

Proposition 4 – Faciliter les échanges d’information et la coordination entre les professionnels de santé grâce au numérique.

–  Accompagner et inciter les fournisseurs de services numériques en santé à respecter les référentiels de sécurité et d’interopérabilité.

–  Renforcer la sécurité des systèmes numériques en santé.

–  Impliquer davantage les usagers et les professionnels de terrain dans la question de l’usage des données de santé pour favoriser un climat de confiance.

–  Former davantage les professionnels au recueil et à l’usage des données de santé et aux bonnes pratiques de l’utilisation du numérique dans leur pratique professionnelle.

–  Investir dans la numérisation et les systèmes d’information de la psychiatrie, du médico-social et de la médecine de ville.

À propos de l'Institut Montaigne :
Think tank indépendant créé en 2000, l'Institut Montaigne est une plateforme de réflexion, de propositions et d’expérimentations consacrée aux politiques publiques en France et en Europe. Ses travaux sont le fruit d'une méthode d'analyse et de recherche rigoureuse et critique, ouverte sur les comparaisons internationales. L'Institut Montaigne association à but non lucratif pionnière en France, réunit des chefs d'entreprise, des hauts fonctionnaires, des universitaires et des personnalités issues d’horizons divers. Ses financements sont exclusivement privés, aucune contribution n'excédant 1,5 % d'un budget annuel de 6,5 millions d'euros (estimation 2019). À travers ses publications et les événements qu’il organise, l'Institut Montaigne  souhaite jouer pleinement son rôle d'acteur du débat démocratique.