Recherche Cov-Mum : impact du confinement sur le post-partum

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Durant la période de confinement (du 20 mars au 11 mai en Ile-de-France), dans les trois maternités de Sorbonne-Université (Pitié-Salpêtrière, Trousseau et Tenon), comme dans la majeure partie des maternités en France, les visites (y compris des conjoints) n’étaient plus autorisées pendant le séjour des mères après l’accouchement. Or, la période entourant la naissance a un fort impact émotionnel, avec une incidence de dépression post-partum estimée à 15% dans la population générale. Cette séparation des femmes de leur conjoint au cours de cette période a pu les exposer à une plus grande vulnérabilité psychologique. De plus, à leur retour à la maison, ces mères ont été mises à l’écart de leur famille, aggravant encore leur isolement affectif.

Dans ce contexte, la recherche Cov-Mum, qui propose de « mesurer l’impact émotionnel de la séparation des patientes accouchées dans la période de confinement », a été retenue dans le cadre du financement de travaux de recherche appliquée sur le coronavirus par le Ministère des Solidarités et de la Santé.

En pratique, le Département médical et universitaire « Origyne » de Sorbonne-Université s’est organisé pour répondre à la vulnérabilité de ces patientes lors de leur séjour avec l’intervention de psychologues, psychiatres et pédopsychiatres. Il leur a été proposé de bénéficier de deux entretiens téléphoniques menés par une psychologue à J10-J12, puis à 6-8 semaines du post-partum.

Au cours du premier entretien, les conditions du retour à domicile ont été discutées et le vécu de l’accouchement évalué. Le lien mère-enfant et les relations avec le conjoint ont été également mesurés. Ces entretiens de 30 minutes environ ont été standardisés avec un échange libre puis une évaluation psychique reposant sur l’utilisation de questionnaires validés en période périnatale. Par ailleurs, un risque accru de dépression du post-partum a été recherché, afin de proposer un support psychologique ou psychiatrique adapté.

Des objectifs secondaires de cette étude sont d’identifier les facteurs de vulnérabilité ou de résilience des patientes en post-partum, d’évaluer l’impact du confinement sur les couples, le vécu de l’accouchement et les interactions mère-enfant.

Contact : Pr Jean-Marie Jouannic, jean-marie.jouannic@aphp.fr