Les soignants à risque de suicide

FacebookTwitterLinkedInEmail

Un quart des soignants a déjà eu des idées suicidaires en lien avec son travail, selon l’association Soins aux professionnels de santé.

Un quart des professionnels de santé, tous métiers, sexe et âge confondus, a déjà eu, au cours de sa carrière, des idées suicidaires du fait de son travail, d’après une enquête présentée par l’association Soins aux professionnels de santé (SPS) à l’occasion de son 3e colloque annuel le 11 décembre 2017. Cette enquête, à laquelle ont répondu 700 professionnels (dont 66 % de médecins et 7,5 % d’infirmiers), montre une souffrance importante liée au travail soignant et confirme les résultats des deux précédentes études conduites par l’association en 2015 et 2016. Selon SPS, les chiffres prouvent « la nécessité et l’urgence de mettre en place des solutions spécifiques et dédiées, pour accompagner et prendre en charge ces professionnels en souffrance psychologique. »
Parmi les soignants ayant eu des idées suicidaires, 42 % en avaient parlé à quelqu’un : un proche (dans 1/3 des cas), un psychiatre en consultation (1/3), un confrère ou un ami (1/3). La majorité n’en avait donc parlé à personne.
Par ailleurs, les soignants interrogés sont plus de 40 % à connaître, autour d’eux, un confrère qui a fait une tentative de suicide. Chaque professionnel rapporte, en moyenne, près de 2,5 tentatives dans son entourage, dont la moitié a abouti à un décès. Pour la moitié des répondants, le suicide d’un confrère peut remettre en question la confiance en eux et en la qualité de leurs soins. Pour un tiers, leur implication au travail pourrait être affectée. Ils sont également plus de la moitié à penser que le suicide d’un professionnel de santé peut en favoriser d’autres.
Tous ces résultats confortent l’association SPS dans son engagement et soulignent le rôle important de sa plateforme d’appel dédiée et disponible 24 heures/24 qui reçoit environ 1800 appels annuels et fonctionne avec des experts et des psychologues qualifiés. Gratuite et anonyme, elle a été mise en place avec 110000 euros attribués par l‘Assurance maladie. SPS recherche donc de nouveaux soutiens financiers.
Par ailleurs, SPS souhaite mettre en place un réseau national de « sentinelles de terrain », qui après formation pourraient repèrer les soignants en souffrance, les écouter, les conseiller et les orienter. Pour 2018, trois sessions de formation sont déjà complètes.

  • Suicide et professionnels de santé SPS, 2017. En savoir plus : www.asso-sps.fr. N° vert d’appel de la plateforme 0805 23 23 36.