Préserver le libre choix des aînés

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En vue de la réforme « grand âge et autonomie », le Cercle vulnérabilité et société (think and do tank indépendant), apporte sa contribution à la réflexion sur la préservation de l’autonomie par une analyse non-exhaustive des conditions du respect du libre choix.

Comme les précédentes notes de position, ce travail s'appuie sur l’expérience et les bonnes pratiques mises en place par certains des membres du Cercle, à domicile comme en établissement. A partir d’une cartographie des déterminants du libre choix et des freins au recueil de celui-ci pour les plus âgés d’entre nous, cette réflexion ouvre quatre champs d’action prioritaires au sein desquels figurent des propositions opérationnelles ciblées. En voici les principes cardinaux :

– Il y a une présomption d’autonomie et de compétence de la personne âgée, et non l’inverse.
– Le libre choix est conditionné par un regard porté de manière plus objective sur la personne âgée. Il ne doit conduire ni à son « infantilisation », ni à la soumission aveugle à son désir.
– Le libre choix est un droit fondamental qui s’inscrit dans le cadre du droit commun. Les restrictions à ce droit ne peuvent être que des exceptions à justifier au cas par cas.
– Pas de libre choix sans reconnaissance des droits élémentaires : droit à la parole, droit de refuser, de changer d’avis, de prendre des risques, de se tromper, de se faire aider, de circuler…
– Quel que soit son âge, une personne ne se réduit pas à la primauté de ses besoins primaires (alimentaires, sanitaires, etc.), mais doit être appréhendée dans toute son individualité. Les arbitrages (vie biologique vs vie sociale, protection vs liberté, etc.) se justifient tout au long de sa vie.
– Le libre choix s’exerce dans un cadre contraint : il est toujours le résultat d’une négociation entre la volonté de la personne et la réalité de l’environnement dans lequel celle-ci évolue. Dans cette optique, la tension qui peut l’accompagner est non seulement naturelle mais aussi inévitable.
– Pour s’exercer, le libre choix peut avoir besoin d’assistance autant pour le recueil que pour en apprécier les conséquences. Loin de consacrer la souveraineté et la primauté des revendications de l’individu sur autrui, le libre choix s’inscrit ainsi de fait dans une relation d’interdépendance, de transparence et de confiance.
– Loin d’être inné, la capacité d'écoute et de compréhension des attentes des personnes, et le recueil de leur libre choix, s’apprennent et s’exercent.
– La liberté précède le choix : l’éclairage précède la décision.
– Le libre choix s’inscrit dans un nuancier qui suppose de dépasser les alternatives binaires(d’accord/pas d’accord ; possible/pas possible, etc.) pour en moduler les contours en considérant toute la palette d’expression de la personne (recueil oral, expression non verbale, etc.).
– Le libre choix est le fruit d’un arbitrage (négociation) entre le souhaité et le faisable.
– Les choix émis sont toujours révocables.

Préserver le libre choix de la personne vulnérable. Contribution ciblée en vue de la réforme « grand âge et autonomie ». En pdf