La psychiatrie, « cause nationale » ?

FacebookTwitterLinkedInEmail
La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a reçu les organisations professionnelles, associations d'usagers et de familles, lors d'une réunion le 18 décembre 2017. Alors que le décret fixant les orientations de la Stratégie nationale de santé, qui comporte des orientations pour la santé mentale et la psychiatrie doit être publié prochainement, il s'agissait d'échanger sur les idées-forces ou priorités pour la discipline.
 
Selon le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) qui a publié un communiqué, la réunion s'est déroulée « dans un climat d’échanges qui se voulait constructif, chacun a pu rendre compte des difficultés de la psychiatrie et de la psychiatrie de l’enfant et de l'adolescent, confrontées à la croissance de demandes et de missions complexes, avec des moyens toujours plus contraints. »
La ministre a assuré les organisations présentes de son intérêt pour la psychiatrie et de sa préoccupation pour la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, au point d’en faire « une cause nationale à inscrire à la Stratégie nationale de santé. » Toujours selon le SPH, elle s’est engagée parmi les mesures à prendre d’urgence, à demander « une sanctuarisation des budgets de la psychiatrie. » Cet engagement est un premier pas en faveur des soins psychiatriques, qui attendent également des réflexions et actions pour l’évolution des ONDAM et DAF de psychiatrie, à la mesure de l’ampleur d’autres aspects à améliorer : recherche, formation et enseignement, reconnaissance des spécificités de la discipline dans le paysage sanitaire national et des organisations territoriales. Si le Syndicat se félicite par ailleurs de l'annonce d’un programme de prochaines rencontres pour définir les actions à mener, il indique aussi attendre « la traduction rapide sur les territoires de santé mentale de cette attention ministérielle. »
La mobilisation de l'Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp) et du Syndicat des psychiatres d'exercice public (Spep) était également focalisée sur l'enjeu budgétaire. Rachel Bocher, présidente de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH) salue la volonté affichée de la ministre de faire des enjeux sanitaires en psychiatrie une priorité mais attend « une déclinaison en actes » de cette volonté.
Par ailleurs, la question préoccupante de la psychiatrie universitaire a été exposée par Pierre Thomas, pour le Collège national des universitaires de psychiatrie (Cnup) et Bernard Granger, président du Syndicat universitaire de psychiatrie (SUP). Manque d'effectifs professoraux, professeurs des universités-praticiens hospitaliers (PU-PH) cumulant les responsabilités (chef de pôle, de service, présidente de CME de CHU… ), dans un contexte de forte hausse des internes et de multiplication des demandes adressées aux professionnels.