Exposition Ogres et croque-mitaines

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Vendredi 18 septembre sera inaugurée l'exposition Ogres et croque-mitaines au Musée d'art naïf et d'arts singuliers (MANAS) de Laval. Jusqu'au 7 mars 2021, il sera possible de faire des visites libres ou commentées autour de cette figure populaire qu'est l'ogre.

L’Ogre, figure populaire alimentant les frayeurs enfantines, symbolise à la fois la puissance paternelle, les violences familiales, le totalitarisme ou les prédateurs sexuels. Le thème de la dévoration présent depuis toujours dans toutes les civilisations est largement traité dans la littérature, les bandes-dessinées, les arts plastiques et visuels. L’exposition « Ogres et croquemitaines » propose un regard sur la création contemporaine à travers une diversité d’expressions plastiques relevant des Arts Singuliers, de la Nouvelle Figuration, de l’Expressionnisme contemporain ou de la Pop Culture.

L'ogre, une figure intemporelle

L’ogre, géant mythique amateur de chair humaine et appréciant plus particulièrement celle des enfants, hante l’imaginaire depuis l’Antiquité. Les récits mythologiques et épiques sont peuplés de ces dévoreurs anthropophages : Cronos mange ses propres enfants pour empêcher l’écoulement du temps ; Le cyclope Polyphème dévore quatre des compagnons d’Ulysse, héros de « «L’Odyssée » d’Homère tandis que les sirènes de la même épopée homérique attirent par leurs chants ensorceleurs les marins afin de les noyer et de les manger.

L’ogre détaché des récits mythologiques et destiné à effrayer les enfants, se popularise dans les années 1840 par la diffusion d’images d’Epinal illustrant M. et Mme Croquemitaine, mais c’est surtout l'illustrateur Gustave Doré qui fixe la physionomie du
géant mangeur de chair fraîche dans Le Petit Poucet de Charles Perrault. Désormais, l’imaginaire collectif associe la figure de l’ogre à celle qui accompagne le conte : un personnage gigantesque en apparence bonhomme, qui se transforme soudain en un
monstre aux traits marqués et aux yeux exorbités. Au 20e siècle, les artistes puisent toujours dans ce thème universel mais s’affranchissent des modèles classiques. Incarnation de la transgression de l’interdit suprême – le cannibalisme – , l’ogre contemporain incarne toutes les barbaries et les déviances. Sa cruauté sort du contexte référentiel qui la justifiait. Elle n’est plus l’expression de la fureur des dieux ou de celle de personnages de légendes mais est désormais bel et bien humaine. L’artiste d’aujourd’hui détournant les visions les plus archaïques, suggère et transfigure l’horreur.

L'ogre, incarnation des déviances sexuelles

La figure de l’ogre est étroitement associée à la question de la sexualité. Symbole de la bestialité sexuelle, des pulsions destructrices, du viol et de l’inceste, l’ogre incarne le prédateur qui chasse, soumet et abuse des plus vulnérables. Le géant domine sa proie, femme ou enfant, tant physiquement que psychiquement. Il s’autorise à l’enlever ou à lui « voler », par la force physique si nécessaire, une part de son intimité.
Mythologiques, historiques ou symboliques, les scènes de rapts et de violences sexuelles abondent dans l’art occidental classique. Ces représentations sont aujourd’hui renouvelées à l’aune d’une actualité qui dénonce ouvertement les comportements sexistes et crimes sexuels.

Ateliers de création plastique en famille
Vendredis 23 et 30 octobre à 14h
Mercredis 23 et 30 décembre à 14h
Gratuit, sur réservation au 02 53 74 12 30

Visites commentées de l'exposition
Dimanche 27 septembre à 15h30
Dimanches 11 et 18 octobre à 15h30
Mercredis 21 et 28 octobre à 17h
Vendredis 23 et 30 octobre à 17h
Mercredis 23 et 30 décembre à 17h
Dimanches 8, 15 et 22 novembre à 15h30
Dimanches 13 et 20 décembre à 15h30
Dimanches 3, 10, 17 et 24 janvier à 15h30
Dimanches 14 et 21 février à 15h30