Covid-19 : la DGS précise la stratégie d’adaptation de l’offre de soin

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Dans un « message urgent » du 15 octobre, la Direction générale de la Santé (DGS) présente la stratégie d’adaptation de l’offre de soins face à la reprise épidémique. 

La DGS rappelle dans un premier temps que la situation épidémiologique actuelle « objective une très forte circulation du virus sur le territoire avec toutefois des différences entre les départements. A ce jour, 74 départements sont classés en zones de circulation active (ZCA). Des mesures de freinage complémentaires ont été mises en œuvre au sein des métropoles. »

Elle note que des indicateurs illustrent une mobilisation croissante tant en préhospitalier qu'en hospitalier avec une reprise soutenue des admissions dans les établissements de santé, dans les services de réanimation mais aussi en hospitalisation conventionnelle. Elle observe que la reprise épidémique se conjugue à un « haut niveau d'activité hospitalière lié au rattrapage des activités déprogrammées » durant le deuxième trimestre, avec des plateaux techniques opératoires « fortement mobilisés » et un niveau d'activité qui rejoint celui de 2019 dans de très nombreuses régions, voire le dépasse.

« Les modélisations faites par l’Institut Pasteur dans certaines régions indiquent d’ores et déjà que leur capacité régionale pourrait être dépassée dans les prochaines semaines. Dans ce cadre, le système de santé doit être totalement mobilisé afin de pouvoir prendre en charge les patients Covid+ et assurer la qualité et la sécurité des soins pour les autres patients. Cette nécessaire évolution doit engager l’ensemble des acteurs tant au niveau régional que national. »

Une mobilisation forte en ville

L’impact de l'épidémie sur l'organisation se caractérise d'abord par une forte mobilisation des acteurs de ville, tant dans le dépistage que pour la prise en charge des patients. À l'hôpital, outre les services de réanimation, la reprise épidémique impacte d'abord les activités de médecine en lien étroit avec la médecine de ville. « L'enjeu est donc, dans de nombreuses régions, d'organiser simultanément, et pour les patients Covid et pour les patients non-Covid, la filière médecine en lien étroit avec la ville, l'HAD et les Ehpad d'une part, et la filière de prise en charge de soins critiques, médecine et SSR d'autre part », résume la DGS. 

La stratégie prévue par la DGS repose sur le pilotage de la gouvernance territoriale au niveau de chaque région, par les Agences régionales de santé (ARS). Cette gouvernance a vocation à mettre en réseau l'ensemble des acteurs (Samu, établissements de santé publics et privés, union régionale des professionnels de santé (URPS), établissements et services médico-sociaux…), afin notamment de disposer « d'une vision partagée » de la situation et de ses évolutions. Par conséquent, « une vigilance forte des ARS est nécessaire sur la structuration et la fluidité de la filière de médecine ». La DGS revient ainsi sur la structuration de la filière de prise en charge ambulatoire.

Le rôle des professionnels de ville sera donc :
« – assurer la prise en charge en ville des patients Covid et des sujets contacts, ne nécessitant pas une prise en charge hospitalière ;
– assurer l’amont et l’aval des hospitalisations conventionnelles, pour les retours des patients Covid à leur domicile, mais également pour les sorties précoces des patients hospitalisés non Covid ; par le biais d’une instance de régulation territoriale partagée et commune sous l’égide de l’ARS et avec les acteurs du territoire (via les URPS notamment). »

Stratégie d'adaptation de l'offre de soins à la reprise épidémique, DGS, urgent, 15 octobre 2020, en pdf.