C’est un article à lire dans la revue Perspectives infirmière de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ). Deux infirmières s’intéressent au trouble de l’usage des opioïdes (TUO), enjeu de santé et de sécurité publique de premier ordre et proposent des perspectives de prise en charge.
Il est rappelé en préambule que selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS, 2023), environ 125 000 personnes ayant un trouble de l’usage des opioïdes (TUO) sont décédées d’une surdose d’opioïdes en 2019 ; ce même rapport indique que seulement 10 % de ces personnes suivaient un traitement psychothérapeutique pour traiter leur TUO et réduire le risque de surdose. Au Canada, ce sont plus de 44 592 décès liés à une intoxication aux opioïdes qui ont été enregistrés entre les mois de janvier 2016 et décembre 2023 (Gouvernement du Canada, 2024). Le Canada est le deuxième plus grand pays consommateur d’opioïdes sur ordonnance au monde, après les États-Unis. La prescription inadaptée d’opioïdes pour la prise en charge de douleurs contribue fortement à la crise actuelle.
Selon les deux autrices québécoises, la crise des surdoses d’opioïdes constitue un enjeu de santé et de sécurité publique de premier ordre, qui appelle à une évaluation et à des interventions ciblées et complémentaires de la part des membres de l’équipe de soins. Voici leur conclusion.
• Actuellement, la majorité des interventions en lien avec la crise des opioïdes se situe en aval. Il est nécessaire pour le personnel infirmier œuvrant à l’urgence d’agir également en amont. Une évaluation rigoureuse des personnes à risque de développer un trouble de l’usage des opioïdes (TUO) est nécessaire lors de leurs consultations à l’urgence pour des problématiques de douleur. Cette évaluation de la douleur et de la condition mentale, notamment, doit se faire par le biais d’outils rigoureux.
• La continuité des soins est d’une importance capitale dans le traitement du TUO. Les soins doivent être dispensés par des professionnels compétents en la matière qui respectent les domaines de compétence de chacun d’entre eux. L’importance réside dans la façon dont les membres de l’équipe de soins abordent les déterminants et conditions de santé, ainsi que les facteurs de risque biologiques, psychologiques et sociaux présents chez la personne soignée, de manière à contribuer conjointement à déterminer le traitement adéquat et le meilleur suivi.
• Le personnel infirmier joue également un rôle important dans l’éducation auprès des populations et la lutte contre la stigmatisation. Bien que le TUO soit un enjeu complexe, aux multiples facettes, plusieurs pistes de solutions existent, comme la formation continue, le recours aux cliniques de la douleur ou encore l’établissement d’un système de surveillance des ordonnances.
• Le trouble de l’usage des opioïdes (TUO) : évaluation et interventions infirmières à l’urgence, Sylvie Charette, inf., Ph. D. et Chantal Deplantie, inf., M. Sc. (concentration santé mentale et soins psychiatriques). Lire l’intégrale de cet article dans la revue Perspective infirmière (Automne 2025), revue de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) page 32.










