Le bilan 2022-2023 de l’activité des Groupes d’entraide mutuelle (GEM), mené par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), montre une consolidation du soutien à ces dispositifs. Toutefois, des disparités régionales persistent, le nombre de nouveaux adhérents est en baisse et les partenariats avec les MDPH ou les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle restent limités.
Pour rappel, introduits par la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, les groupes d’entraide mutuelle (GEM) sont des dispositifs destinés à favoriser l’inclusion sociale et à rompre l’isolement des personnes en situation de grande vulnérabilité. Constitués sous forme d’association, ils ont pour vocation de soutenir l’autodétermination de leurs membres et de renforcer leur participation citoyenne. Fondés sur les principes de la pair-aidance et du pouvoir d’agir, ils réunissent des personnes confrontées à des difficultés similaires, favorisant ainsi le soutien mutuel et la création de liens sociaux.

La mesure 6 des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie des 27 et 28 septembre 2021 a permis de renforcer les moyens alloués aux GEM dans un contexte de besoins aigus à la suite de la crise sanitaire. Ces moyens supplémentaires ont permis la hausse des financements alloués aux GEM par la revalorisation de la subvention cible, le renforcement de l’offre sur le territoire par la création de nouveaux GEM ainsi que le soutien à l’animation et à la structuration du secteur par des mesures de subventionnement aux associations têtes de réseaux. Tous les départements disposent désormais d’au moins un GEM. Le déploiement des GEM TSA-TND s’est également poursuivi dans le cadre de la Stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neurodéveloppement 2018-2022 qui prévoit à terme leur création dans chaque département.

Ce qu’il faut retenir du rapport d’activité des GEM 2022-2023
Une couverture territoriale inégale malgré des financements en hausse depuis 2005
– Une forte augmentation en 2022 et en 2023 liée à la mise en œuvre des mesures des assises de la santé mentale et aux revalorisations salariales.
– Des disparités régionales significatives concernant le montant des subventions.
Une répartition inégale sur le territoire
– Le nombre de GEM varie entre 3 et 126 par région, avec une prédominance de GEM dédiés au handicap psychique.
– Les départements français comptent entre un et vingt GEM en 2023.
– Avec cinq nouveaux GEM par région en moyenne, la couverture territoriale a légèrement progressé en 2023.
Les modalités et les sources de financement des GEM
– Des sources de financement peu diversifiées.
– Les subventions en nature accordées majoritairement par les communes.
Le public des GEM
– Les personnes concernées à l’initiative de l’association porteuse du GEM dans la majorité des cas.
– La part des associations gestionnaires de structures médico-sociales en augmentation parmi les organismes gestionnaires.
– Les associations de familles très présentes dans la fonction de parrainage.
La vie du GEM
– La fréquentation du GEM en hausse en 2023.
– Des associations aux effectifs limités.
– Une place importante des organismes gestionnaires en tant qu’employeurs des animateurs salariés.
– Des animateurs bénévoles interviennent dans la majorité des GEM.
– Une amplitude d’ouverture importante.
Les partenariats
La formalisation de partenariats des GEM à travers des conventions a connu une légère augmentation par rapport aux données 2021, qui souligne la structuration progressive des relations des GEM avec leurs partenaires.
« La fréquentation du GEM en hausse en 2023 : au total, 55 284 personnes ont fréquenté les GEM au cours de l’année 2022 et 61 192 en 2023. En 2023, cela représente une moyenne de 90 personnes par GEM, contre 84 personnes en 2022. Au cours de l’année 2021, 54 012 personnes avaient fréquenté les GEM, soit 88 personnes par GEM en moyenne ».
Consolider encore le rôle des GEM
Depuis la loi du 11 février 2005, le nombre de GEM a été multiplié par 6, et le soutien financier de la CNSA est désormais 17 fois plus important (72,9 millions d’euros en 2023). Cet engagement fort des pouvoirs publics traduit la reconnaissance du rôle important que les GEM peuvent jouer dans le parcours des personnes et dans la transformation du paysage de l’offre destinée aux personnes en situation de handicap. Toutefois, à la veille de leur vingtième anniversaire, les GEM continuent à faire face à un certain nombre de défis qui ouvrent des perspectives pour l’action publique dans les années à venir :
• Des disparités régionales persistantes en termes de financement et d’implantation territoriale des GEM ;
• La baisse du nombre de nouveaux adhérents, sur fond d’une chute de fréquentation après la crise de COVID-19 qui n’a pas retrouvé son niveau d’avant 2020 malgré une progression en 2023 ;
• L’absence de partenariats avec les MDPH dans la majorité des GEM, et un nombre limité de partenariats avec les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle.
La révision prévue du cahier des charges national des GEM ainsi que les travaux qui l’accompagneront devraient permettre de prendre davantage en compte ces sujets en vue de la consolidation du rôle des GEM et du renforcement du pouvoir d’agir de leurs adhérents.
• Rapport d’activité thématique Octobre 2025 Groupes d’entraide mutuelle Synthèse des rapports d’activité 2022-2023, CNSA, octobre 2025. (PDF)










