Épisodes dépressifs : trop de personnes sont en souffrance et trop peu osent en parler

FacebookXBlueskyLinkedInEmail

Les résultats du dernier Baromètre de Santé publique France montrent que près d’un adulte sur six a vécu un épisode dépressif caractérisé en 2024. Parmi ces personnes, plus d’une sur deux n’a pas consulté de professionnel de santé. Une campagne est lancée pour libérer la parole et promouvoir l’écoute.

Le Baromètre de Santé publique France dresse un panorama des épisodes dépressifs caractérisés (EDC) chez les adultes de 18 à 79 ans vivant en France. Ces résultats pour l’année 2024 révèlent que près d’un adulte sur six (16%) a vécu un épisode dépressif caractérisé au cours des 12 derniers mois. Les jeunes adultes de 18 à 29 ans sont particulièrement concernés (22%), ainsi que les femmes (18%, contre 13% des hommes). La prévalence des EDC est trois fois plus élevée parmi les personnes percevant leur situation financière comme difficile (28%) par rapport à celles se déclarant à l’aise financièrement (9%). Les chômeurs (25%), les inactifs (24%) et les étudiants (22%) sont aussi plus exposés que les actifs en emploi (15%), tout comme les personnes vivant seules (19%) ou en famille monoparentale (21%). Pourtant, le recours aux soins reste limité : plus d’une personne sur deux (56%) concernée par un EDC au cours des 12 derniers mois n’a pas consulté de professionnel de santé. Cette proportion est plus marquée chez les hommes (65%) que chez les femmes (50%).

Les résultats de ce Baromètre révèlent des disparités persistantes et un accès inégal aux soins

D’après l’enquête Coviprev (2023), les principaux obstacles à la consultation sont : le coût, la peur de la stigmatisation (réticence à se confier ; crainte que l’entourage l’apprenne) et le manque d’information sur les ressources disponibles. La prise en charge des troubles psychiques en France semble donc se caractériser par un sous-recours significatif aux soins, marqué par des obstacles structurels, financiers, culturels et informationnels qui freinent la réponse aux besoins. Les résultats du Baromètre de Santé publique France sont sans équivoque : trop de personnes sont en souffrance et trop peu osent en parler.

Une campagne pour libérer la parole et promouvoir l’écoute

En cette année de Grande Cause nationale dédiée à la santé mentale, ces résultats rappellent la nécessité de changer le regard sur les troubles psychiques et de renforcer les dispositifs d’information, afin de faciliter l’accès à la prévention et aux soins. Face à ces enjeux, Santé publique France et le ministère de la santé, des familles, de l’autonomie et des personnes handicapées lancent « À qui ressemble », une campagne nationale diffusée depuis le 9 novembre et jusqu’au 10 décembre 2025. Son objectif : libérer la parole et lutter contre la stigmatisation des personnes concernées par un trouble psychique. La campagne porte un message sociétal fort autour de 3 informations clés :
– tout le monde peut être concerné par un mal-être ou un trouble psychique ;
– parlons-en, écoutons-nous ;
– la santé, c’est aussi la santé mentale.

Cette campagne vise donc à libérer la parole, briser l’isolement, encourager la recherche d’aide et le recours aux soins, et faire de l’écoute une priorité collective. La santé mentale est une condition indispensable et indissociable de la santé et est, en cela, prioritaire. La campagne renvoie vers le site santementale-info-service.fr, un site ressource pour informer et orienter : mieux comprendre la santé mentale, apprendre à en prendre soin au quotidien, identifier les signes de souffrance psychique et trouver une aide adaptée en cas de besoin. Et de rappeler qu’en cas de détresse ou d’idées suicidaires, pour soi-même ou pour un proche, il existe le numéro national de prévention du suicide, le 3114 (ouvert 24h/24h et 7j/7j, gratuit, confidentiel et professionnel).

• Source : communiqué de Santé publique France : « Résultats du Baromètre 2024 et campagne « À qui ressemble » : Santé publique France s’engage pour la santé mentale », 12 novembre 2025.