Séminaire : « Etude d’impact d’un Centre renforcé d’urgences psychiatriques en Seine-Saint-Denis »

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Les séminaires « Mardis de l’Irdes » présentent des travaux de recherche finalisés ou en cours. Le prochain aura lieu le mardi 4 novembre 2025 à 11h00 à propos d’une Etude d’impact d’un Centre renforcé d’urgences psychiatriques en Seine-Saint-Denis. L’objectif principal était de réduire la pression exercée sur les services d’urgence généraux et les services hospitaliers psychiatriques du territoire, tout en améliorant le parcours des patients, en apportant une réponse précoce, spécialisée et à proximité immédiate des urgences, dans un cadre dédié et adapté.

Résumé

En France, comme à l’international, les services d’urgence restent une porte d’entrée fréquente pour les patients en crise psychiatrique aiguë malgré leur inadaptation fréquente à ce type de prise en charge. Dans des services souvent saturés, les patients consultant pour motif psychiatrique présentent un risque accru d’hospitalisation comparativement aux autres. Ils font face à des délais de prise en charge plus longs, dans un cadre souvent inapproprié à leur situation clinique, augmentant le risque de complications et de pratiques coercitives.

S’appuyant sur des expériences développées à l’étranger, telles que les Psychiatric Emergency Services aux Etats-Unis ou les Psychiatric Decision Units au Royaume-Uni, un Centre renforcé d’urgences psychiatriques (CRUP) a été implanté au sein du service d’urgence du centre hospitalier de Saint-Denis, en Île-de-France, en septembre 2023. L’objectif principal était de réduire la pression exercée sur les services d’urgence généraux et les services hospitaliers psychiatriques du territoire, tout en améliorant le parcours des patients, en apportant une réponse précoce, spécialisée et à proximité immédiate des urgences, dans un cadre dédié et adapté.

Cette étude vise à évaluer l’impact de ce modèle organisationnel sur la prise en charge des patients arrivant aux services d’urgence pour un motif psychiatrique. Les chercheurs ont donc analysé la durée du passage aux urgences de ces patients, leur taux de fuite (fugues, quitter les lieux sans être vus ou contre avis médical), le taux d’hospitalisation et le taux de soins sous contrainte. Une analyse écologique rétrospective de séries temporelles interrompues (Interrupted Time Series Analysis – ITSA) a été menée à partir de données agrégées issues des bases médico-administratives, sur une période de trois ans – janvier 2022 à décembre 2024. Des contrôles ont été introduits pour renforcer l’inférence causale : (i) un témoin interne, comparant sur le même site l’activité psychiatrique et non psychiatrique, en considérant d’autres motifs de prise en charge ; (ii) un témoin externe, examinant l’activité psychiatrique sur d’autres sites comparables mais sans présence d’un CRUP ; (iii) un témoin synthétisé à partir d’un ensemble d’unités comparables non exposées, réalisé suivant la méthode dite du contrôle synthétique.

Les premiers résultats suggèrent que la présence du Centre renforcé d’urgences psychiatriques a permis de réduire significativement la durée de passage aux urgences et le taux de fuite pour les patients consultant pour motif psychiatrique, et d’augmenter la part des passages de moins de vingt-quatre heures et de moins de quatre heures pour ces mêmes patients.

Présentation : Noiriel N. (Agence régionale de santé d’Île-de-France, Cesp, Inserm, UMR1018, Université Paris-Saclay, Villejuif, France) – Discutante : Gandré C. (Irdes)

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