Santé mentale et cardiopathies : un consensus clinique pour améliorer la prise en charge

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Il existe des relations multidirectionnelles entre la santé mentale et les maladies cardiovasculaires, qui impactent les risques et les pronostics dans les deux disciplines, selon la Société européenne de cardiologie. Une déclaration de consensus clinique plaide pour une meilleure évaluation et des prises en charge plus adaptées.

Lors de son récent congrès, en août dernier, la Société européenne de cardiologie a adopté une déclaration de consensus clinique sur la santé mentale et les maladies cardiovasculaires, qui met en évidence les liens « dans les deux sens » entre santé mentale et cardiovasculaire.

Elaborée par un groupe de travail multidisciplinaire, la déclaration émet des conseils sur l’évaluation et la prise en charge des troubles de santé mentale chez les personnes à risque et vivant avec une maladie cardiovasculaire (MCV), ainsi que chez les personnes atteintes de troubles mentaux graves et d’autres sous-groupes spécifiques. Des changements de pratiques sont préconisés afin d’intégrer la santé mentale dans les soins centrés sur la personne pour les patients atteints de maladies cardiovasculaires, et de poursuivre les recherches pour mieux comprendre comment améliorer l’évaluation et la prise en charge conjointes de la santé mentale et cardiovasculaire. « Nous voulons sensibiliser la relation multidirectionnelle entre la santé mentale et les maladies cardiovasculaires. Chacun augmente le risque de l’autre, et les individus ayant les deux conditions ont de moins bons résultats et les charges de santé négatives les plus élevées. Dans ce document de consensus, nous résumons ce que nous savons sur la façon de prévenir ou de minimiser les résultats négatifs, mais soulignons également des lacunes importantes dans nos connaissances qui doivent être traitées de toute urgence » explique l’un des experts, le Professeur Christi Deaton, professeur émérite de soins infirmiers, Université de Cambridge, Royaume-Uni.

La Société européenne de cardiologie plaide donc pour un dépistage systématique des problèmes de santé mentale chez les patients souffrant de MCV, idéalement « après le diagnostic ou un événement cardiovasculaire », puis régulièrement au cours du suivi.

Le Professeur Thibaud Damy, cardiologue à l’hôpital Henri Mondor (AP-HP)
résume ce qu’il faut retenir de ce consensus d’experts
sur les maladies mentales et leur lien avec les maladies cardiovasculaires

Déclaration de consensus clinique 2025 de l’European Society of Cardiology (ESC) sur la santé mentale et les maladies cardiovasculaire. Développé sous les auspices du Comité des lignes directrices de pratique clinique de l’ESC, 29 août 2025, approuvée par la Fédération européenne des associations de psychologues AISBL (EFPA), l’Association européenne de psychiatrie (EPA) et la Société internationale de médecine comportementale (ISBM). Texte intégral, Journal européen du cœur, ehaf191, publié le 29 août 2025 https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehaf191 ; (PDF, en anglais)