Le Conseil national de l’Ordre des infirmiers a adopté, le 19 septembre 2025, la première définition officielle de la consultation infirmière, suite à la promulgation de la loi infirmière en France [1]. Cette définition statue sur le rôle et les compétences des infirmiers et infirmières dans le cadre des consultations, accessibles directement aux patients, en ville comme à l’hôpital.
L’objectif de la consultation infirmière est de fluidifier et renforcer l’accès aux soins, dans une démarche globale de prévention, d’éducation à la santé et d’accompagnement personnalisé des patients, pour répondre notamment aux enjeux de vieillissement, des maladies chroniques et de la santé mentale.
Désormais explicitement entérinée, la consultation infirmière reconnaît pleinement les sciences infirmières et encadre les actes liés à la prévention. Elle garantit la qualité et la sécurité des soins pour les patients et donne un fondement juridique clair à la profession, notamment en exercice libéral, qui réalisaient déjà ce type de consultation sans cadre normatif officiel.
« La reconnaissance officielle de la consultation infirmière constitue une avancée majeure à la fois pour la profession et pour les patients. Elle légitime l’expertise clinique des infirmières et infirmiers et elle inscrit leur rôle dans un parcours de soins mieux coordonné et plus fluide. Les politiques de santé publique vont désormais pouvoir s’appuyer sur cette définition pour améliorer l’accès aux soins sur le territoire et réduire les inégalités » souligne Sarah Bonenfant, première vice-présidente de l’Ordre national des infirmiers.
➝ Le Conseil National de l’Ordre des infirmiers définit la consultation infirmière comme suit :
La consultation infirmière est une pratique professionnelle par laquelle un(e) infirmier(e) recueille des données concernant l’état de santé de la personne, réalise un examen clinique en vue d’établir son diagnostic, celui-ci repose sur des données probantes acquises par la science.
L’infirmier(e) procède à un raisonnement clinique en fonction de ses compétences acquises par son niveau de diplomation et de ses expertises conduisant à une évaluation multidimensionnelle de la personne. Elle s’inscrit dans une démarche de co-construction avec le patient.
Dans le cadre de cette consultation, l’infirmier(e) est habilité(e), notamment, à informer, conseiller, prescrire, orienter, prodiguer des soins, dispenser ou organiser des séances d’éducation à la santé, d’éducation thérapeutique, de promotion de la santé et de prévention conformément à son champ de compétences.
La consultation infirmière est mise en œuvre à l’initiative de l’infirmier(e), sur orientation d’un autre professionnel, à la demande de la personne et le cas échéant, de son entourage.
Elle est menée en présence physique ou dans le cadre d’un processus de télésanté.
Cette avancée s’inscrit dans un mouvement international. En juin 2025, à Helsinki, le Conseil international des infirmières a adopté une nouvelle définition de l’infirmière, soulignant son rôle clé pour améliorer l’accès aux soins partout dans le monde. La France rejoint aujourd’hui cette dynamique en donnant une base officielle à la consultation infirmière.
L’Ordre national des infirmiers est pleinement mobilisé pour accompagner l’adoption du décret qui rendra la consultation infirmière opérationnelle dans les prochaines semaines. Une étape décisive pour concrétiser une ambition simple : que chaque patient, partout sur le territoire, puisse trouver une infirmière ou un infirmier disponible pour l’écouter, l’évaluer, le conseiller et l’accompagner.
[1] Loi du 27 juin 2025 (n°2025-581)
Communiqué de presse, ONI 30 septembre 2025