Au CHU de Dijon, le programme d’éducation thérapeutique Apidep permet d’éviter les rechutes dépressives dans une majorité de cas. Six séances de groupe visent à repérer les signes annonciateurs de la maladie et à développer des stratégies d’adaptations efficaces.
La dépression unipolaire est une maladie fréquente, qui touche environ 15 à 20 % de la population, et présente un risque élevé de rechute (1). Pour proposer une prise en charge au-delà d’un épisode ayant conduit à une hospitalisation ou à un suivi médical, le CMP Beauregard du CHU de Dijon a mis en place en 2021 un programme d’éducation thérapeutique baptisé « Accompagnement post-inititial dépressif » (Apidep). Il s’agit de prévenir les rechutes en aidant les patients à repérer les signes annonciateurs de la maladie et à développer des stratégies d’adaptations efficaces. Ce programme favorise également une meilleure compréhension de la dépression et soutient le processus d’acceptation des vulnérabilités personnelles.
Apidep se compose de 6 séances de groupe de 2 heures 30, pendant 6 semaines, coanimées en binôme par différents professionnels : infirmier, psychiatre, psychologue, neuropsychologue ou pharmacien. Pour faciliter l’expression et l’introspection et soutenir l’estime de soi, différents outils pédagogiques sont utilisés, comme l’approche narrative ou la photo expression (recueil de photographies évocatrices pour éveiller les émotions et favoriser le dialogue). Présente tout au long du programme, la méditation pleine conscience est le fil conducteur. Elle est proposée comme outil d’auto-soin, pour travailler les compétences d’adaptation, l’acceptation et la bienveillance envers soi-même. Elle aide également les patients à mieux évaluer leur état psychique au quotidien. La 6e séance est spécialement dédiée aux proches aidants, pour soutenir leur santé mentale, améliorer leur compréhension de la dépression et mieux communiquer avec leur proche malade. Elle est animée par une infirmière et une bénévole de l’Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam).
Six mois après la fin de l’intervention, une séance de suivi, appelée Café Apidep, est proposée, pour faire le point sur l’évolution de chaque patient, identifier d’éventuels besoins persistants et ajuster les stratégies mises en place.
Les résultats du programme sont très encourageants puisque tous les participants se déclarent satisfaits et qu’aucune réhospitalisation n’a été observée dans les suites. Les évaluations psychométriques (via l’échelle de Rosenberg) montrent aussi une amélioration significative de l’estime de soi.
1– Voir le dossier Dépression sur le site de l’Inserm : https://www.inserm.fr/dossier/depression/
• G. Chabridon, psychiatre, C. Fayard, infirmière. Contact : J. Royer, cadre de santé, julien.royer@chu-dijon.fr









