Internes en psychiatrie : 15 % des postes restent vacants en 2025 !

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Cette année encore, 15 % des postes en psychiatrie restent vacants malgré la campagne #ChoisirPsychiatrie lancée en 2024. Comme au Royaume-Uni, où un plan soutenu par les pouvoirs publics a mis sept ans à porter ses fruits, le Collège National des Universitaires de Psychiatrie (CNUP) rappelle que l’attractivité de la discipline se reconstruit sur le long terme. La mobilisation se poursuit en 2025-2026 avec un dispositif événementiel et digital renforcé et un appel à un engagement public accru. Communiqué.

Le 17 septembre, les étudiants en médecine de 6e année ont finalisé leurs vœux de spécialité à l’issue de l’Examen Classant National (ECN). Cette année encore, la psychiatrie reste en bas du classement : sur 554 postes ouverts, seuls 468 ont été pourvus, soit 15 % des postes restés vacants. Ce chiffre confirme l’urgence d’agir pour redonner toute son attractivité à cette spécialité pourtant essentielle pour la santé publique.

Malgré une première mobilisation inédite en 2024 avec le lancement de la campagne nationale #ChoisirPsychiatrie par le Collège National des Universitaires de Psychiatrie (CNUP), en partenariat avec l’Association Nationale des Etudiants en Médecine de France (ANEMF) et l’Association Française Fédérative des Étudiants en Psychiatrie (AFFEP), les effets de la mobilisation se verront à long terme, comme prouve l’exemple de nos voisins outre-Manche.

« Changer l’image d’une discipline auprès des étudiants prend du temps. L’expérience britannique, où la campagne Choose Psychiatry a été déployée de 2017 à 2024 avec un fort soutien gouvernemental, montre qu’il a fallu près de sept ans pour atteindre un taux de remplissage de 100 % des postes en formation de psychiatrie dans les quatre
nations du Royaume-Uni
», rappelle Olivier Bonnot, président du Collège National des Universitaires de Psychiatrie (CNUP).

Une campagne événementielle et digitale renforcée
En France, où la mobilisation repose principalement sur les psychiatres et les associations étudiantes, les clichés freinent toujours les vocations. En 2026, Le CNUP et ses partenaires ont prévu d’étendre le dispositif événementiel des Nuits de la psychiatrie.
Si la première édition avait eu lieu fin janvier 2025 dans 8 villes universitaires, l’an prochain, l’événement est élargi aux 32 villes universitaires ayant une UFR de médecine. Les Nuits de la psychiatrie auront lieu le 30 janvier 2026.

90 % des psychiatres en exercice choisiraient à nouveau leur spécialité s’ils devaient refaire leur choix, preuve de la richesse de cette discipline au carrefour des neurosciences et des sciences humaines. (Source : enquête CSA 2023).

Déconstruire les clichés
Une étude menée par l’Institut CSA en 2023 pour le Collège National des Universitaires de Psychiatrie révélait des chiffres troublants qui sont toujours d’actualité. Près de deux ans après, et malgré une année 2025 placée sous le signe de la santé mentale avec la grande cause nationale, ces représentations persistent.
● 61 % des Français affirment que l’univers de la psychiatrie leur fait peur,
● Plus d’un sur deux ne saurait pas vers quel type de professionnel se tourner en cas de trouble mental,
● 51 % des lycéens pensent que la psychiatrie, c’est avant tout de l’enfermement.

La campagne Choisir Psychiatrie a commencé dès 2024 à déconstruire les idées reçues et à ouvrir le débat avec les étudiants en médecine et les futurs psychiatres, notamment en organisant les premières nuits de la psychiatrie.
La campagne #ChoisirPsychiatrie se poursuit en 2025 avec de nouveaux formats : rencontres sur les campus, témoignages vidéo d’internes et de praticiens. Objectif : déconstruire les idées reçues et montrer combien la psychiatrie peut offrir un exercice médical épanouissant et scientifiquement stimulant. “Nous continuerons à agir pour faire entendre la voix des psychiatres, mais un engagement plus fort des pouvoirs publics est indispensable si nous voulons inverser la tendance d’ici la fin de la décennie”, conclut le CNUP.