Doctolib dévoile une étude sur les usages de la téléconsultation en médecine de ville. Parmi les spécialités ayant la plus forte part de téléconsultations la psychiatrie (20,3 %) arrive en tête. Dans cette spécialité, la durée de consultation est quasi identique en présentiel et en téléconsultation et 26 % de ces rendez-vous s’effectuent avec un patient de 25-35 ans qui a déjà consulté le praticien.
Sur la base de 5,1 millions de téléconsultations réalisées en 2024 par près de 15 000 utilisateurs de Doctolib issus de cinq spécialités médicales (médecine générale, psychiatrie, gynécologie, dermatologie et pédiatrie), cet état des lieux apporte un nouvel éclairage sur les usages de la téléconsultation en médecine de ville. L’étude est enrichie par le témoignage de cinq praticiens appartenant aux spécialités étudiées, qui partagent leur expérience de la téléconsultation et apportent, en toute indépendance, leur analyse des données présentées.
La téléconsultation est entrée dans la pratique quotidienne des soignants
● Pour toutes les spécialités étudiées, la téléconsultation est désormais intégrée à la pratique quotidienne des soignants et représente une part significative du nombre total de consultations.
● En 2024, 5,1 millions de téléconsultations ont ainsi été pratiquées sur les services de Doctolib. Sur les seuls médecins qui pratiquent la téléconsultation, cela représente 7,4 % de leur activité.
● On observe cependant une appropriation différente selon les spécialités médicales :
○ Les spécialités ayant la plus forte part de téléconsultations sont : la psychiatrie (20,3 %), la médecine générale (8,1 %) et la pédiatrie (5,1 %).
○ À l’inverse, la dermatologie (4,4 %) et la gynécologie (4,8 %) y recourent moins.
○ La médecine générale se situe en première position en matière de volume, avec plus de 4 millions de téléconsultations réalisées en 2024, un record depuis 2022.
● Néanmoins, le recours à la téléconsultation est en léger recul dans l’ensemble des spécialités étudiées :
○ Les téléconsultations représentent 4,8 % de l’ensemble des consultations, en recul de 0,7 % par rapport à 2022.

La téléconsultation est un outil d’appoint pour les urgences
● La téléconsultation apparaît avant tout comme un outil de suivi de patients déjà connus : ainsi, en moyenne, 82 % des téléconsultations sur Doctolib sont réalisées avec un praticien déjà connu du patient (un taux stable depuis 2022).
○ En 2024, 95 % des téléconsultations en psychiatrie sont réalisées avec un médecin déjà connu du patient, contre 64 % en dermatologie : un écart de plus de 30 points qui illustre des pratiques très différentes selon les spécialités.
● Par ailleurs, la téléconsultation est un outil utile pour répondre à certaines demandes urgentes des patients :
○ Les délais d’octroi de rendez-vous en téléconsultation sont bien plus rapides : en 2024, 54 % des téléconsultations ont ainsi été octroyées dans les 48 heures suivant la demande, contre seulement 32 % pour les consultations physiques ; Néanmoins ces délais sont plus rapides au cabinet qu’en téléconsultation chez les psychiatres :
-En 2024, le délai médian d’octroi d’un rendez-vous en téléconsultation est de 20 jours (+2 jours depuis 2023), alors qu’il est de 17 jours pour une consultation en présentiel (+1 jour depuis 2023).
-13 % des téléconsultations sont réalisées dans les 48 heures suivant la prise de rendez-vous en 2024. Ce chiffre est assez stable depuis 2021
● La téléconsultation permet aussi aux soignants de s’organiser différemment, puisque leur durée est plus courte, bien qu’elle se situe dans les mêmes ordres de grandeur. L’écart de durée le plus important est pour la pédiatrie (8 min) et le plus faible pour la psychiatrie et la dermatologie (3 min). En 2024, les téléconsultations en psychiatrie durent en moyenne 25 minutes (-1 minute depuis 2022), contre 28 minutes au cabinet. Pour les médecins interrogés dans le cadre de cet étude, cette différence s’explique notamment par le fait que :
○ les patients sont dans la plupart des déjà connus ;
○ plusieurs actions parfois chronophages sont réalisées en dehors du temps de l’échange médical stricto sensu (facturation, accueil, déplacement).
Géographie et classes d’âge : deux facteurs importants pour comprendre la différenciation des usages
● Deux facteurs structurent les usages de la téléconsultation : la géographie et l’âge.
○ Sur le plan géographique tout d’abord : en médecine générale, l’adoption de l’outil de téléconsultation dans les zones sous-denses est proche de la moyenne nationale : 39 % des médecins généralistes en ZIP et 37 % en ZAC sont équipés de l’outil. Près de la moitié des téléconsultations sont effectuées en ZIP et ZAC.
○ En matière d’âge ensuite, les 25-34 ans représentent 27 % des patients ayant eu recours à la téléconsultation alors qu’ils ne représentent que 15 % des patients présents en consultation, soit un écart de 12 points. Seulement 5 % des patients qui ont réalisé une téléconsultation en 2024 ont plus de 65 ans, alors qu’ils représentent plus de 14,5 % des patients présents en consultation, soit une différence de 9 points.
L’impact de la téléconsultation sur l’activité des soignants (nouveaux patients, file active)
● Sans que l’on puisse établir formellement un lien de cause à effet, on observe que les praticiens qui recourent à la téléconsultation ont tendance à avoir un nombre de nouveaux patients et une file active plus élevés :
○ Ainsi, les praticiens utilisateurs de la téléconsultation ont, en moyenne, une file active plus importante : c’est particulièrement vrai en psychiatrie (+41 %), et un peu moins le cas en gynécologie (+4,4 %).
○ Les utilisateurs de la téléconsultation sur Doctolib voient aussi davantage de nouveaux patients : en médecine générale par exemple, les praticiens utilisant la téléconsultation ont pu voir 42 % de nouveaux patients, une tendance en hausse depuis 2022.
Psychiatrie : quels patients et quels parcours ?
Profil des patients qui ont recours à la téléconsultation en psychiatrie
● Les 25-35 ans sont les patients les plus représentés en téléconsultation en 2024.
● En 2024, 26 % des téléconsultations s’effectuent avec un patient de 25-35 ans alors qu'ils ne représentent que 20 % des patients en consultation au cabinet.
● 65 % des patients qui ont recours à la téléconsultation en psychiatrie sont des femmes, soit 4 points de plus qu’en consultation au cabinet (61 %).
Parcours des patients qui ont recours à la téléconsultation en psychiatrie
● En 2024, 94,5 % des téléconsultations s’effectuent auprès d’un psychiatre que le patient a déjà consulté auparavant. Ce chiffre est assez stable depuis 2022, avec une évolution de +0,6 point.
● En 2024, 11 % des patients ont eu exclusivement recours à la téléconsultation, sans aucune consultation au cabinet sur l’année.
● 1,26 % des patients ont re-consulté en présentiel un psychiatre dans les 48 heures suivant leur téléconsultation de psychiatrie en 2024. Ce chiffre atteint 6,1 % pour les consultations en présentiel qui ont eu lieu dans les sept jours suivant la téléconsultation.
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