N° 298 - Juin 2025

Inquiétude, anxiété, angoisse

Auteur(s) : Bernard ODIER, psychiatre, psychodramatisteNbre de pages : 4
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Le corps reste le premier espace de symbolisation. Dans l’angoisse, il devient le messager du sujet dès que ses capacités langagières et cognitives sont débordées par l’intensité de conflits partiellement ou complètement inconscients.

La vie psychique est difficile à éprouver comme telle. Une vie ne suffit pas pour qu’un être humain se familiarise avec ses états mentaux, ses états d’âme. Notre capacité à qualifier nos émois, nos affects et nos vécus se développe avec l’âge et peut se cultiver, en particulier sur un divan. Une des caractéristiques de notre vie mentale est de comporter sa part d’inconnu pour nous-mêmes et a fortiori pour les autres. La continuité de notre vie avec le tout début de notre existence, en deçà du langage, confie le premier rôle au corps dans le ressenti de nos émotions et leurs expressions. Le corps est notre premier espace de symbolisation, comme le savent les mamans qui spéculent les états d’esprit de leurs jeunes enfants à partir de l’observation de leurs corps. Il est ainsi un espace de première symbolisation, de proto-symbolisation et il redevient notre messager quand nos capacités langagières et cognitives sont débordées par l’intensité des conflits que nous vivons (quand c’est « trop » ou « too much », que nous sommes « overwhelmed » [submergé, noyé), ou lorsque ceux-ci sont partiellement ou complètement inconscients (quand nous sommes « perdus »). La symptomatologie associe alors des troubles dans un, deux ou trois registres : cognitif ou intellectuel, psychologique ou affectif et corporel.

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