Le Premier Ministre, F. Bayrou lors de sa conférence de presse, avec Catherine Vautrin, ministre de la Santé, Yannick Neuder (Santé
et Accès aux soins), Philippe Baptiste (Enseignement supérieur et Recherche) et Françoise Gatel (Ruralité). DR Matignon
En déplacement dans le Cantal, le 25 avril, le Premier Minsitre, François Bayrou a dévoilé son plan de lutte contre les déserts médicaux. Plan « de la dernière chance avant des mesures plus radicales », il vise à former davantage, mieux répartir les ressources médicales, mieux accompagner les patients. Des mesures « ambitieuses » qui représenteraient « 50 millions de consultations supplémentaires par an au bénéfice les zones sous-dotées ».
En 2024, six millions de Français n’ont pas de médecin traitant et 87 % du territoire est classé en désert médical. Déplorant le parcours d’obstacle qu’est l’accès aux soins pour des millions de Français, malgré les efforts déjà entrepris, François Bayrou a annoncé un plan de solutions concrètes, vendredi 25 avril, dans le Cantal. Ce Pacte, qui constitue l’un des quatre chantiers prioritaires annoncés par le Premier ministre dans sa lettre aux parlementaires, repose sur 4 axes complémentaires.
• Former plus, au plus près des territoires
L’accès aux études de santé sera élargi et disponible désormais dans chaque département à compter de la rentrée 2026, grâce à la généralisation des antennes de formation, des campus connectés ou d’autres solutions construites par les acteurs de terrain.
A compter de la rentrée 2026, plus de 3 700 internes de 4e année de médecine générale exerceront sur l’ensemble du territoire, avec des fortes incitations à découvrir l’exercice médical en zone sous-dense.
Afin de mieux faire connaître l’intérêt de l’exercice médical dans les territoires, 100 % des étudiants de médecine réaliseront désormais au moins un stage en dehors des CHU et un en zone sous-dense durant leur cursus.
• Créer un principe de solidarité territoriale pour l’ensemble de la communauté médicale
Chaque médecin devra désormais consacrer jusqu’à 2 jours par mois à des consultations dans les zones « rouges », c’est à dire celles les plus en difficulté (voir encadré). La mobilisation des médecins dans ces consultations avancées se fera par la concertation au plus près du terrain et en fonction des besoins, dans une logique pragmatique mais dans une logique d’exigence de résultats.
Cartographier les déserts médicaux
D'ici la fin du mois de mai, les agences régionales de santé (ARS), en lien étroit avec les Préfets et les élus locaux, ont pour mission d'identifier des « zones rouges » à l’échelle de l’intercommunalité, au sein desquelles l’accès aux soins est particulièrement dégradé. Ces zones feront l’objet d’une action particulièrement intense et prioritaire de la part des pouvoirs publics pour apporter au plus vite un accès aux soins à la population.
• Moderniser et simplifier les organisations entre les professionnels
Notre enjeu est de réduire le temps consacré par les médecins aux formalités administratives afin de leur permettre de se concentrer au maximum sur la réponse aux besoins de leurs patients. Pour cela, les certificats médicaux ne reposant sur aucun fondement juridique ou médical seront supprimés. Les activités médicales secondaires, telles que la médecine esthétique pratiquée par des médecins généralistes par exemple, seront encadrées et plafonnées.
Enfin, de nouvelles coopérations professionnelles seront déployées, afin de permettre à d’autres professionnels de santé de prendre en charge de nouveaux actes tandis que le rôle des infirmiers de pratique avancée dans notre système de santé sera conforté.
Des mesures ambitieuses
La conjugaison de toutes ces mesures représente un potentiel de 50 millions de consultations supplémentaires par an au bénéfice les zones sous-dotées.
• Créer des conditions d’accueil attractives en appui des initiatives des élus locaux
Il s’agira de mettre en valeur les efforts des élus locaux et de créer, avec eux, des conditions d’accueil toujours plus attractives pour les professionnels de santé et les étudiants (développement des internats ruraux, logement des étudiants en santé, crèche…).
Une grande partie des mesures du pacte fera l’objet de textes réglementaires ainsi que de textes législatifs à soumettre au Parlement au cours de l’année 2025. L’examen de plusieurs projets et propositions de loi est à cet égard déjà programmé dans les prochaines semaines.
• Le pacte de lutte contre les déserts médicaux, 25 avril, en téléchargement sur le site du Gouvernement.