Chez les femmes, les problématiques de surpoids et d’obésité impactent leur santé globale, à différentes étapes de leur vie. Une fiche pratique de la Haute Autorité de santé (HAS) permet d’identifier ces particularités, et propose des actions adaptées à mettre en œuvre en prévention et dès le diagnostic.
A la demande de la Direction générale de la santé (DGS), la Haute Autorité de santé (HAS) élabore progressivement un référentiel concernant la symptomatologie spécifique aux femmes dans certaines pathologies. Dans ce contexte, cette fiche pratique a pour objectifs de répertorier les actions à mettre en œuvre en prévention et dès le diagnostic d’un surpoids ou d’une obésité chez les femmes pour accompagner plusieurs étapes de leur vie. Elle s’appuie sur ses différents travaux sur ce sujet, et en particulier les dernières recommandations de 2024 élaborées avec la Fédération française de nutrition.
L’obésité est une maladie chronique complexe qui entraîne des conséquences sur la santé et la qualité de vie de toute personne, et en particulier des femmes. En préambule, la HAS actualise les données épidémiologiques et pointe que « le surpoids et l’obésité restent élevés chez les femmes et augmentent en continu depuis 20 ans. La prévalence du surpoids et de l’obésité était de 44,2 % en 2015, avec une augmentation de la corpulence depuis 1996. » Elle souligne également que les femmes concernées sont « plus souvent confrontées à différentes formes de stigmatisation avec des inégalités plus fortes liées à une discrimination de genre » : incitations au contrôle excessif du poids, pression sociale plus marquée quant à leur situation, discrimination plus fréquente à l’embauche liée à l’apparence physique. Le rapport incite également les professionnels à être attentifs au fait que les femmes en situation de surpoids et d’obésité peuvent être plus vulnérables sur le plan psychique et présenter des troubles de type dépression, anxiété, trouble du comportement alimentaire… ce qui nécessite, à différents étapes, de proposer un soutien psychologique.
Dans ce contexte, la santé globale des femmes peut être améliorée grâce à différentes actions, à décliner au long du parcours de vie et de soin :
– Dépistage systématique notamment lors de consultations qui concernent la femme ;
– Prendre soins sans stigmatiser, être attentif à toute vulnérabilité sociale, psychique, violence ;
– Dès le diagnostic d’un surpoids ou d’une obésité : coconstruire avec la femme un projet de soins personnalisé, coordonné par le médecin généraliste ;
– Accompagner les modifications des habitudes de vie ;
– Encourager et assurer un suivi gynécologique régulier ;
– Anticiper une future grossesse et accompagner son début ;
– Proposer un suivi de la grossesse adapté au niveau de risque ;
– Accompagner la période postnatale ;
– Mettre en œuvre un suivi spécialisé et obstétrical : grossesse après une chirurgie bariatrique ;
– Accompagner la périménopause et la ménopause.
• Surpoids et obésité chez la femme : dépistage et accompagnement, Recommander les bonnes pratiques, HAS, validation 28 février 2025, en pdf.
