Les réseaux sociaux modifient profondément la dynamique du fantasme en rendant poreuse la frontière entre espace psychique et réalité. Cette évolution bouscule la relation à soi et à l’autre, facilitant le glissement de l’empathie vers l’auto-empathie. Enjeux de cette mutation…
Les réseaux sociaux ne sont pas seulement des espaces d’échange, ils sont devenus des amplificateurs de nos fantasmes, des lieux où la frontière entre réalité et espace psychique se brouille. En fluidifiant l’accès à l’espace interne, ils transforment la structure même de nos relations et de nos représentations psychiques. Certaines histoires médiatisées, qui mettent en scène des victimes d’escroqueries sentimentales exploitant les technologies, illustrent cette porosité nouvelle entre imaginaire et réalité. Ce type de manipulation ne repose pas uniquement sur la crédulité d’une victime, mais sur des mécanismes psychiques et technologiques qui favorisent l’adhésion à des identités fictives. Nous verrons comment les réseaux sociaux rendent possible cette illusion en modifiant la dynamique du fantasme, en faisant de l’autre un avatar façonné par nos projections et en facilitant le glisse- ment de l’empathie vers l’auto-empathie. Nous interrogerons ensuite les implications plus larges de cette mutation : du rôle des identités numériques dans la manipulation affective à la transformation des modèles de subjectivation, jusqu’à la question du rapport aux intelligences artificielles (IA), qui reproduisent cette dynamique en se modelant sur les attentes de leurs utilisateurs.
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