Les modèles récents de compréhension de la crise suicidaire ont mis en évidence des moments clés pour intervenir et prévenir. Le temps de la prévention est ainsi à décliner au présent, avec la participation active de la personne concernée.
Dans le champ du suicide, les dimensions du temps et de l’urgence sont souvent questionnées. Or, prendre le temps de prévenir la crise suicidaire, c’est mieux l’anticiper et y répondre. Ces dix dernières années, la prévention du suicide (1) a connu des progrès majeurs avec en particulier la mise en place de deux dispositifs :
– Le numéro national de prévention du suicide, le 3114 (2), accessible 24 heures/24, 7j/7 et gratuit, destiné à toute personne concernée (ainsi qu’à ses proches), en détresse et/ou ayant des pensées suicidaires. Des professionnels de santé infirmiers/psychologues assurent la réponse.
– Le projet Vigilans (3), conçu pour une population ayant eu un comportement suicidaire récent et prise en charge par un service d’urgence. Créé en 2014, ce dispositif de veille et de recontact post-hospitalier combine plusieurs interventions (rappels téléphoniques, envoi de cartes postales, numéro vert et contact du réseau de soin). Après ajustement, la réduction du risque de réitération suicidaire ou de décès par suicide est de 38 % pour les patients exposés un an après leur inclusion dans le dispositif (4). Vigilans apporte un élément de réponse majeur à la difficile question du retour à domicile du patient en crise suicidaire, car la période qui suit le passage à l’acte suicidaire est particulièrement à risque de réitération et de mortalité (5).
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