Les réformes successives des études médicales, notamment le passage de la PACES au système PASS/LAS, s’avèrent des échecs expliquant la fuite massive des étudiants à l’étranger pour se former, pointe l’Académie de médecine. Dans un avis, elle propose de simplifier, raccourcir, professionnaliser, collaborer et humaniser la formation médicale initiale.
L’évolution rapide des sciences et des technologies médicales impose aux universités une adaptation constante pour former efficacement les futurs médecins. En 2025 la médecine ne se limite plus aux disciplines traditionnelles : de nouvelles spécialités émergent, comme la médecine de proximité, l’infectiologie ou la médecine interventionnelle, entraînant une diversification et une surspécialisation des pratiques. Si l’université transmet un savoir scientifique et médical, elle ne prépare pas les étudiants à l’exercice réel du métier. Les stages hospitaliers ne couvrent pas tous les aspects de la profession, notamment la gestion quotidienne du cabinet et la coordination avec d’autres professionnels de santé.
Les réformes successives des études médicales, notamment le passage de la PACES au système PASS/LAS, s’avèrent des échecs expliquant la fuite massive des étudiants à l’étranger pour se former. L’académie de médecine propose donc les transformations suivantes :
– créer une Licence santé (3 ans) commune aux professions médicales ;
– un Master médecine (2 ans) suivi des Épreuves Dématérialisées Nationales (EDN) + Examens Cliniques Objectifs Structurés (ECOS) ouvrant à l’internat ;
– un Doctorat en médecine (4 ou 5 ans ) selon les spécialités (desc).
Elle précise l’urgence à introduire ou augmenter le temps de formation concernant l’économie de santé, l’organisation du système de santé, les sciences numériques et la cybersécurité, l’art de l’écoute et du partage, les techniques de management.
Elle propose de :
– généraliser les facultés de santé à toutes les universités concernées ;
– d’établir un oral sous la forme d’un entretien pour les étudiants ayant réussi leur examen écrit de première année ;
– d’augmenter le service sanitaire, par des stages de découverte et débuter le Contrat d’engagement de service public (CESP) dès la 2° année ;
– de supprimer le classement des ECOS ;
– introduire un entretien en fin de deuxième cycle (motivation, orientation) et régionaliser une partie de l’internat ;
– accroître les moyens matériels et humains dans les UFR, CHU et autres structures de formation ;
– proposer un clinicat de deux ans renouvelable en fin de cursus pour ceux souhaitant poursuivre une carrière hospitalo-universitaire.
Ces mesures visent à moderniser la formation médicale, mieux préparer les étudiants aux réalités du métier et répondre aux besoins évolutifs du sytème de santé.
• Avis « La formation initiale des médecins » Académie nationale de médecine, voté le 25 février 2025. Guy Vallancien (rapporteur), au nom d’un groupe de travail de l’Académie nationale de médecine. Membres du groupe de travail : Claudine Bergoignan-Esper, Marie-Germaine Bousser, Dominique Bertrand, Jacques Caton, André Chays, Bruno Clément, Patrice Diot, Patrick Netter, Francois Richard, Jean Sibilia, 27 février 2025.