Cet article publié dans la revue L’Encéphale résume un travail d’évaluation des impacts économiques liés aux retards de diagnostic et de suivi des troubles neuro-développementaux en France, qui concernent 2 à 3 millions de Français. Ces troubles coûtent environ 28 milliards d’euros par an.
L’étude a été réalisée avec le soutien d’Ashoka France, dans le cadre d’une collaboration entre Goodwill-management et l’Association Aloïs. Goodwill-management, cabinet spécialisé dans l’accompagnement des organisations de l’économie sociale et solidaire, propose chaque année un soutien pro bono pour l’évaluation de l’impact social. En 2022, il sélectionne le projet de l’Association Aloïs, centre d’expertise clinique et recherche sur les troubles cognitifs à tous les âges de la vie. Une revue de la littérature, la collecte de données publiques ainsi qu’une analyse économique approfondie ont permis d’identifier les coûts et les leviers d’économie potentiels.
« L’étude montre l’importance de mieux sensibiliser les entreprises et les salariés souffrant de troubles du neurodéveloppement ainsi que les salariés aidants. »
En conclusion, les conséquences économiques majeures sont notamment dues aux diagnostics tardifs, la variabilité des prises en charge et l’impact sur la vie professionnelle des principaux concernés et leurs aidants. En vue de réduire les coûts sociétaux – en France, ces troubles coûtent environ 28 milliards d’euros par an – et améliorer la qualité de vie des personnes touchées, les recommandations proposées insistent sur l’importance de diagnostiquer ces troubles tôt, rendre plus accessible les modes de prises en charge recommandées par la Haute Autorité de santé (HAS), ainsi que favoriser des interventions ciblées de prévention et de psychoéducation au sein des entreprises, sur l’accompagnement des salariés souffrant de ces troubles mais aussi des salariés aidants. La mise en œuvre de ces mesures pourrait générer des économies importantes tout en soutenant les personnes affectées.
Pour le volet travail, les auteurs se sont basés sur des études documentées qui concernent surtout les TDAH, soit 675 000 salariés en France, diagnostiqués ou non. Le coût total lié à leur absentéisme et à leur perte de productivité est estimé à 14,2 Md€ et celui de leur chômage à 9,6 Md€. Les aidants d'enfants avec TDAH comptabilisent, quant à eux, 1,3 Md€ d'absentéisme et de baisse de productivité.
• Impact socioéconomique des troubles du neurodéveloppement en France, Bertrand Schoentgen , Edmée Chatin , Helga Sallé , Mikaël Leroy , Nicolas Bonnet , Bénédicte Défontaines, Revue L’Encéphale, 15 février 2025.
