Le dispositif ATHOS, destiné à la réhabilitation psycho-sociale des militaires blessés psychiques, s’enrichit d’un cinquième établissement situé à Beauteville, près de Toulouse. Rappelons l’existence d’un plan quinquénal, plus global, qui accompagne les militaires blessés et leurs famille vers la réhabilitation militaro-sociale.
Le dispositif ATHOS, c’est quoi ?
ATHOS est un dispositif de réhabilitation psycho-sociale mis en place en 2021 et dédié à l’accompagnement des militaires blessés psychiques en service et qui a vocation à accompagner le blessé sur son parcours de reconstruction personnelle, sociale, voire professionnelle. Le mot d’ordre est le suivant : placer le blessé au centre de son parcours et de sa reconstruction. Pour mener à bien cette mission, le principe fondamental se décline au sein d’ATHOS selon quatre axes : le volontariat du blessé , la cogestion de la maison, la progressivité du programme et sa personnalisation. Le chemin entreprit par les blessés est centré autour de trois phases de reconstruction : lui redonner confiance, l’aider à se remobiliser et l’accompagner vers le retour à l’emploi.
« Il existe donc maintenant cinq maisons ATHOS : à Beauteville (Haute-Garonne), Bordeaux (Gironde), Toulon (Var), Aix-les-Bains (Savoie) et Pluneret près d’Auray (Morbihan). »
Placer le militaire au centre de son parcours et de sa reconstruction
Le militaire blessé qui séjourne dans une maison ATHOS en devient membre. Il bénéficie d’un environnement non médicalisé et d’un programme innovant, adapté et construit avec lui et pour lui, combinant accompagnement psychosocial, projet de vie et reprise d’activités. Pour cela, une équipe de direction administrative et des accompagnateurs sont présents au quotidien auprès des membres au sein de chaque maison.
« Le traumatisme psychique marque un avant et un après chez le sujet. Les conséquences sont multiples et douloureuses, pour lui et sa famille . Le mot d’ordre est donc l’accompagnement : c’est-à-dire faire un bout de chemin ensemble, le temps qu’il faudra ».
Médecin en chef Charles Gheorghiev, professeur et chef du service de psychiatrie de l’hôpital national d’instruction des armées Sainte-Anne de Toulon, 30 janvier 2025.
Comment vit-on dans une maison ATHOS ?
L’ambiance de la maison ATHOS est avant tout familiale, tous les membres sont pleinement engagés dans la vie de la maison. Les activités de réhabilitation reposent sur des projets collectifs autour de la vie de la maison, du parrainage, des médiations (sport, jardinage, cuisine, courses alimentaires, temps de recherche et de travaux personnels, sorties culturelles, repas…), des entretiens avec un assistant social des Armées, l’élaboration d’un projet de vie et/ou professionnel…
Qui participe au suivi du blessé dans le dispositif ATHOS ?
Le dispositif mobilise plusieurs partenaires qui accompagnent le blessé durant son parcours de réhabilitation :
• les cellules d’aide aux blessés des armées
• le service de santé des armées
• l’action sociale des armées
• la caisse nationale militaire de sécurité sociale
• l’office national des combattants et des victimes de guerre ONaC-VG
• les mutuelles
• les associations
• Défense mobilité.
« Cette montée en puissance d’ATHOS s’inscrit plus globalement dans une approche robuste et complète de la blessure psychique dans le plan d’accompagnement des blessés ».

Plan Blessés 2023-2027 - Accompagner les militaires blessés et leurs famille
Dans une approche plus globale, Patricia Mirallès, secrétaire d'Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, a engagé un plan à cinq ans - 2023/2027 - pour densifier la réhabilitation militaro-sociale. Le plan 2023-2027 réunit ainsi blessure physique et blessure psychique en prenant en compte l’individualisation du parcours du blessé dans un contexte de haute intensité et de pertes massives. Il a été construit autour de six principes directs qui tous, visent à changer le quotidien du blessé quelle que soit l’étape à laquelle il se trouve. Ce plan vient garantir l’accès aux droits et aux soins par une simplification majeure des démarches pour le blessé et une extension des droits aujourd’hui en vigueur dans certains cas ;
- il vient individualiser la prise en charge dans le temps long ;
- il articule le parcours de soins avec les parcours administratif, psychosocial ou de réinsertion professionnelle ;
- il renforce de manière robuste l’approche de la blessure psychique ;
- il prend en compte les familles éprouvées par la blessureou le décès du conjoint ;
- il améliore les dispositifs de reconstruction développés, l’Outre-mer.
Pour sa mise en œuvre, ce plan nécessite une mobilisation pleine et entière de l’administration du ministère, une réadaptation voire la création de nouveaux outils internes pour mieux accompagner le blessé, une approche qui met le blessé et ses difficultés au centre des nouvelles procédures, un soutien aux initiatives prises par les armées.
• Plan Blessés 2023-2027Accompagner les militaires blessés et leurs familles (PDF)
• Communiqué de presse – Ministère des Armées, « Comment le Service de santé des armées accompagne le blessé psychique », 30 janvier 2025.