N° 292 - Novembre 2024

Déployer les TCCE avec les adultes TDAH

Auteur(s) : Cyrielle Richard, psychologueNbre de pages : 6
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Les thérapies comportementales, cognitives et émotionnelles (TCCE) ont démontré leur efficacité dans la prise en soins du TDAH des adultes, à condition que le clinicien adapte ses outils et ses postures. Illustration avec le cas de Zoé, en difficultés dans ses études et son quotidien.

À 23 ans, Zoé, étudiante, consulte une psychologue pour des manifestations anxieuses et ce qu’elle nomme « des attaques de paniques ». Lors de l’exploration des troubles, la jeune femme évoque plusieurs éléments intrigants, non communément répertoriés dans le trouble panique. Zoé a l’impression d’être constamment traversée par un « courant électrique », qu’elle cherche à évacuer en bougeant les mains et les jambes. À l’université, lors des cours magistraux durant lesquels elle doit rester assise, elle « panique » à l’idée d’avoir à subir cette agitation interne sans pouvoir l’évacuer. Elle constate parfois avoir manqué plusieurs minutes du cours à la suite d’une rupture attentionnelle, ce qui « l’angoisse ». Elle éprouve également une « panique » face à son travail scolaire lorsqu’elle ne réussit pas à organiser ses actions et sa réflexion ; qu’elle a le sentiment d’être « débordée » par le flot de ses pensées ou par les stimuli environnementaux.
Face à ces difficultés, Zoé a mis en place des stratégies d’échappement (quitter le cours) ou d’évitement et de neutralisation (procrastiner et multiplier des activités annexes). Selon elle, ces symptômes ont toujours été présents. Durant son enfance, elle éprouvait déjà des difficultés à maintenir son attention et à résister aux distracteurs. Adolescente, elle avait l’impression d’être perpétuellement agitée. Elle décrit une activité mentale marquée par des flots de pensées s’enchaînant sans pause. En conséquence, elle ne pouvait ni se concentrer, ni mémoriser et suivre des consignes, ni organiser son travail. En certaines occasions cependant, Zoé pouvait focaliser toute son attention sur des activités stimulantes, puis s’en détournait aussi soudainement qu’elle s’y était intéressée. Devant tous ces éléments, un Trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est évoqué.
Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental présent dès l’enfance. Sa prévalence chez les jeunes majeurs est estimée entre 3 et 9 % et chez les adultes, de 1 % à 2 % (Faraone et al., 2006). Le TDAH peut être appréhendé comme un trouble de l’autorégulation associé à un dysfonctionnement exécutif et motivationnel (Barkley, 2010). Les personnes concernées ont un risque accru de souffrir de troubles comorbides, notamment anxieux (D’Agati et al., 2019).

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