Peintre et dessinateur, Philippe Huart vit et travaille à Paris. Après des études à l’École supérieure des arts modernes de Paris, il devient illustrateur et graphiste jusqu’en 1991, où il se consacre définitivement à la peinture.
Sa démarche artistique s’intéresse à la relation que nous entretenons aux objets du quotidien et à démonter les effets que peuvent avoir la publicité, le marketing et la consommation sur notre inconscient. Ses toiles invitent à plusieurs lectures : esthétique, porteuse de messages, lyrique ou réaliste, dans une fiction du quotidien pour rendre compte de l’uniformité et du désordre des informations visuelles qui nous bombardent.
Lorsque l’artiste décline ces « gélules », assorties parfois de bocaux, d’outils chirurgicaux ou de plantes, il ne dissimule pas sous leurs couleurs alléchantes les effets secondaires et pernicieux que leur attirance voudrait faire ignorer. Son travail ici a une forte portée critique et un authentique pouvoir de perturbation. Sous une reproduction qui pourrait sembler fidèle, l’illusion optique pointe. La rencontre du brio et du fini dans l’harmonie des volumes et des couleurs donne à ses compositions une perfection rythmique d’une fascinante singularité. Leurs finitions parfaites leur ôtent tout message purement philosophique, social ou revendicatif mais laissent percer leur insidieuse violence.
Philippe Huart se concentre sur un niveau de recherches quasi anesthésiantes, stupéfiantes où la signification de l’image le rapproche des artistes conceptuels. Sa peinture est animée d’intentions ou plutôt de provocations qui ne représentent pas mais créent une autre réalité à laquelle le spectateur apporte sa propre réponse sensible ou cognitive selon l’expérience, l’affectivité ou la culture de chacun.
• En savoir plus : www.instagram.com/philippe.huart, www.galerieloft.com/artistes/philippe-huart/#arts
Philippe Huart a collaboré pour le n°291 de Santé mentale : Déprescrire ? (Photo © Patrick Chelli)