Santé mentale : « S’attaquer à la fois aux symptômes et aux facteurs sociaux »

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« Si l’objectif de réduire le fardeau des problèmes de santé mentale sur la population est important, celui de réduire les disparités entre les sous-groupes de la population l’est tout autant », plaide Vikram Patel, Psychiatre et spécialiste des politiques publiques de santé mentale. Cette interview du Pr et président du département de santé mondiale et de médecine sociale de l’Ecole de médecine de Harvard et Professeur du département de santé mondiale et de population de l’Ecole de santé publique de Harvard est à retrouver dans la dernière newletter du GCS pour la recherche et la formation en santé mentale.

Comment définissez-vous la santé mentale publique ? 
C’est la même définition que celle de la santé publique, mais appliquée à la santé mentale. Il s’agit des sciences et des politiques visant à réduire le fardeau des problèmes de santé au niveau de la population. J’ajouterais simplement « mentale », après « santé ». Mais j’aimerais aussi introduire la notion de santé globale, qui ne se concentre pas seulement sur une population moyenne, mais aussi sur l’équité et la réduction des disparités. Les problèmes de santé ne sont pas distribués de manière égale entre les différents groupes de la population, et ceci est particulièrement vrai pour les problèmes de santé mentale et les addictions, qui sont beaucoup plus fréquents dans les populations confrontées à une série de désavantages sociaux. Ainsi, si l’objectif de réduire le fardeau des problèmes de santé mentale sur la population est important, celui de réduire les disparités entre les sous-groupes de la population l’est tout autant.

Selon vous, quels sont les moyens de mettre en œuvre une politique publique de santé mentale au niveau national ?
Les politiques nationales qui promeuvent une société juste et solidaire, par exemple en intervenant sur les dimensions sociales ou économiques, peuvent avoir un impact positif significatif sur la santé mentale des individus. Les politiques de promotion de la parentalité, qui ont un impact majeur à long terme sur le développement et la santé mentale des enfants, en sont un exemple. Un autre exemple est la législation sur les conditions de travail, qui peut également jouer un rôle important dans la promotion d’une bonne santé mentale. Bien entendu, des politiques spécifiques à la santé mentale sont également nécessaires, par exemple celles encourageant les programmes d’intervention ciblant les familles dont l’un des parents a un problème de santé mentale. Mais j’aimerais également dire que la santé mentale publique ne se limite pas au niveau national. Nous pouvons faire beaucoup au niveau local, par exemple en encourageant la coopération et la connexion au sein de nos communautés, et en leur donnant les moyens de prendre des décisions importantes qui affectent leur vie sociale.

Quel rôle les professionnels de la santé mentale peuvent-ils jouer dans cet environnement ? Quelles sont les limites de leur intervention dans la communauté ?
Les professionnels de la santé mentale sont les seuls à s’interroger sur cette question. (…)

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