Le Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS) alerte sur le déficit d’attractivité combiné aux conditions de travail harassantes des cadres de santé, illustrée notamment par un nombre de candidats qui demeure très faible. Les conditions de travail et de rémunération doivent être revues au regard de leurs responsabilités de terrain. Communiqué.
Le SMPS fait à nouveau le constat du manque d’attractivité de la profession de cadre de santé, illustrée notamment par un nombre de candidats qui demeure très faible. Comment faire naitre des projets de formation quand on observe le quotidien des cadres dans nos établissements et en instituts de formation ? Comment sont accompagnés les faisant-fonctions dans leurs premiers pas ? Pourquoi accepter d’assumer plus de responsabilité si cela se traduit par une perte majeure de rémunération en devenant manageurs ou formateurs ?
Une fois diplômés, nos futurs collègues savent que leur « stagiairisation » risque de prendre plusieurs mois avec des modalités de concours très disparates d’un établissement à un autre. L’enquête menée en 2021 par le SMPS portant sur les conditions de prise de poste des jeunes manageurs (accessible en cliquant sur le lien suivant (voir notre article) témoigne également d’un manque criant d’accompagnement des jeunes diplômés dans leurs premiers pas managériaux. Parce qu’ils retournent exercer dans leur établissement d’origine, les jeunes diplômés sont également trop souvent livrés à eux-mêmes sur des postes où ils sont affectés parfois sans concertation.
Le manque d’attractivité combiné aux conditions de travail harassantes des cadres constitue un risque majeur pour nos établissements et instituts de formation.
Une (re)valorisation indispensable des futurs manageurs et une nécessaire réforme de la formation en IFCS
Ces constats étayés aboutissent à une conclusion évidente pour les élus « Cadres de santé » du SMPS : pour demeurer attractif, le projet d’évolution professionnelle vers le métier de cadre de santé doit être accompagné et soutenu afin de favoriser la compréhension de l’exercice managérial, et ce dans l’intérêt des concernés et des établissements eux-mêmes. Ainsi, les formations préalables, la compensation salariale et le tutorat par un pair identifié doivent être co-construits et formalisés.
Le SMPS et ses élus militent donc sans relâche pour que les conditions de travail et de rémunération des manageurs et des formateurs soient bien revues au regard de leurs responsabilités de terrain. Les revalorisations obtenues en 2021 sont insuffisante et ne peuvent être assimilées qu’à du rattrapage après des années de silence durant lesquelles les cadres ont été les grands oublié de nombre de réformes hospitalières ou du système de santé.
Nous maintenons également que le référentiel de formation en IFCS doit être actualisé. Il fêtera en 2025 ses 30 ans, soit une époque bien différente de la nôtre, où le secteur de la santé ne souffrait pas de pénuries de professionnels aussi massives qu’aujourd’hui, où l’on ne connaissait pas les 35h et où les exigences sur le plan de la qualité et de la tarification à l’activité demeuraient embryonnaires. L’importance des missions d’encadrement impliquent que la formation en IFCS reste en adéquation avec l’exercice managérial d’aujourd’hui et de demain.
Pour le SMPS la ligne est claire : la voix des cadres doit encore être entendue, défendue et respectée, et ce à toutes les étapes de leur carrière.