Après le 2e Congrès national des infirmiers en pratique avancée psychiatrie et santé mentale (IPA PSM), qui s’est tenu le 24 septembre, Jérôme Morisset, IPA et membre du comité scientifique de l’événement, revient sur une journée axée sur la recherche et l’innovation. L’occasion de partager et mieux comprendre ce que cette profession émergente peut impulser et mettre en œuvre dans ce champ.
Journée de rencontre annuelle et itinérante, la deuxième édition du Congrès national des IPA PSM s’est déroulée cette année à la Roche-sur-Yon le 24 septembre. Organisée par les onze IPA de l’EPSM de Vendée Georges Mazurelle (1), cet événement a pu voir le jour grâce au soutien de leurs directions, à l’appui de leur cadre supérieur bienveillant, d’un service de communication chevronné et d’un service de formation réactif. Initié avec brio par le CH du Rouvray de Rouen en 2023, ce congrès a pour vocation d’être un moment d’échanges professionnels, scientifiques et interdisciplinaires avec comme axe central les évolutions de cette jeune profession d’IPA. Retour d’ambiance d’une journée au carrefour des transformations en psychiatrie, à laquelle près de 260 participants ont assisté.
Equilibre et horizontalité
Malgré le trac des plus novices, chaque intervenant a pu partager sereinement son expérience, ses connaissances, ses messages et interagir avec une assemblée attentive installée dans l’alcôve de la salle de musique moderne du Quai M (2). Le programme se voulait le reflet d’une recherche constante d’équilibre, d’horizontalité et de transformation des soins en psychiatrie qui caractérise la pratique quotidienne des IPA PSM dans leurs différentes missions.
Equilibre, tout d’abord recherché par le Pr Hélène Verdoux, entre les recommandations professionnelles et scientifiques des prescriptions et la réalité du terrain et des situations complexes. C’est avec humour et une réelle confiance envers les compétences des IPA qu’elle a partagé ses connaissances et son expertise (3) sur les psychotropes mais aussi leurs possibles effets délétères.
Equilibre et horizontalité entre le positionnement soignant et la place des usagers, avec la présentation par le Dr Kévin-Marc Valéry de l’étude sur la stigmatisation des usagers en santé mentale par les professionnels de santé (4) et de la formation qui en découle. Des travaux qui se veulent pluriprofessionnels, participatifs, à visée constructive et non jugeante, si bien exprimée aujourd’hui.
Horizontalité encore entre les dimensions expérientielles et théoriques des troubles psychiques. C’est au travers d’un échange sur scène que Jean-Michel Soullard, patient expert en addictologie et Sandra Pinel, IPA PSM et patiente experte, ont traduit la possible continuité entre le vécu d’un trouble psychique et un positionnement soignant, tout en orientant la salle sur les bénéfices à l’intégration du partenariat patient au sein des structures de soin.
Transformer les pratiques
Transformation finalement, avec un après-midi consacré à la profession IPA et son impact sur les parcours, les systèmes et les pratiques de soin.
Les évolutions (et les non-évolutions) réglementaires tout d’abord, présentées par Jordan Jolys IPA PSM et vice-président de l’UNIPA (5).
Evolutions scientifiques et disciplinaires ensuite, traduites par l’échange animé entre le Pr Anne Sauvaget et Cathy Longuechaud et Vincent Billé, tous deux IPA PSM et engagés dans des parcours doctoraux. L’un en France, l’autre au Québec, ils ont fait un retour militant de leur engagement de chercheur. Ce temps a été conclu par la remise du « prix du public du meilleur poster » à Aurore Deniaud, IPA PSM au Centre Hospitalier Georges Daumézon pour son travail sur le carnet de santé en pédopsychiatrie.
Pour terminer la journée, un focus sur trois postes d’IPA innovants, ceux de Alexandra Fredoueil sur les consultations conjointes avec la PMI, d’Hugues Monjaret sur le premier épisode psychotique et la réhabilitation et de Cécile Roumilly sur l’intra-hospitalier en secteur adulte, a souligné un haut niveau d’engagement professionnel et une adéquation certaine avec les évolutions des parcours de soin en psychiatrie.
En conclusion, les participants ont assisté à une journée de promotion de la pratique avancée infirmière, riche de rencontres, d’enseignements, de partages. C’est avec une représentation claire de ce que cette profession émergente peut mettre en œuvre, au service des besoins de santé et par l’émancipation de ses compétences professionnelles, que les participants se sont projeter vers la troisième édition. Le choix s’est naturellement porté pour 2025 sur la ville de Toulouse et son représentant Damien Giraud, engagé dès la première année dans cette dynamique. Au plaisir de vous y retrouver !
• Contact : Jérôme Morisset, jerome.morisset@ch-mazurelle.fr. En savoir plus sur le site dédié : https://congres2024.ipa-psm.com/page/ea92-programme/
1– Snapshot [Internet]. [cité 28 sept 2024]. Disponible sur: https://www.ch-mazurelle.fr/
2– Quai M [Internet]. [cité 28 sept 2024]. Accueil. Disponible sur: https://quai-m.fr
3– Hélène Verdoux | LinkedIn [Internet]. [cité 28 sept 2024]. Disponible sur: https://www.linkedin.com/in/h%C3%A9l%C3%A8ne-verdoux-0494b7260/?originalSubdomain=fr
4– Valery KM. Réduction de la stigmatisation de la schizophrénie dans les pratiques en santé mentale [Internet] [phdthesis]. Université de Bordeaux; 2021 [cité 28 sept 2024]. Disponible sur: https://theses.hal.science/tel-03564693
5– ACCUEIL – UNIPA [Internet]. [cité 28 sept 2024]. Disponible sur: https://unipa.fr/
Le Congrès IPA PSM 2024
• Comité scientifique : Simon Angot, Hélène Crépeau, Maïlys Jauffrit, Cathy Longuechaud, Mathilde Loué, Jérôme Morisset
• Comité d’organisation : Mélanie Chaigneau, Cyrille Durand, Daphnée Grelier, Stéphanie Herbert, Sandrine Jodet, Katia Massol, Xavier Trivière,
• Directeur général : Philippe Paret
• Présidente de CME : Dr Corine Delon-Saumier
• Coordonnateur Général des Soins : Francis Bulteau