La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques publie les premiers résultats de l’enquête Urgences qui renseignent sur les organisations très variées des services des urgences pour accueillir, prendre en charge et orienter les patients, sur le manque de personnel ou d’espaces qu’ils rencontrent, mais aussi sur les fermetures ou la régulation de l’accès aux urgences. Focus sur l’accès au psychiatre.
En 2023, la France compte 719 points d’accueil des urgences, très majoritairement situés dans des établissements de santé publics. Près de sept points d’accueil sur dix sont des urgences générales, 17 % des urgences pédiatriques et 15 % des urgences adultes, couplés avec un point d’accueil pédiatrique.
Le nombre de patients qu’ils reçoivent varie fortement : le mardi 13 juin 2023, pendant les 24 heures où l’ensemble des services des urgences ont participé à l’enquête Urgences, un point d’accueil sur cinq a reçu 40 patients ou moins, et un sur cinq plus de 120 patients.
Dans un contexte de manque récurrent de personnel par rapport à l’afflux des patients, 8 % ont dû fermer au moins une fois entre mi-mars et mi-juin 2023, et 23 % ont mis en place un accès régulé au service, au moins sur certains créneaux horaires. Au cours d’une semaine donnée, 19 % indiquent un manque de médecin pour remplir les plannings.
L’organisation de la première évaluation des patients par un poste d’accueil et d’orientation s’est généralisée en dix ans. Pour trouver des lits aux patients devant être hospitalisés à la sortie des urgences, 56 % des points d’accueil disposent de personnel dédié dans l’établissement, contre 22 % en 2013. Les organisations sont diverses pour la prise en charge des enfants, des personnes âgées ou de certaines pathologies étudiées dans l’enquête : ainsi, pour la prise en charge des AVC, un quart des points d’accueil des urgences générales et adultes disposent au sein de l’établissement
d’une unité neuro-vasculaire (UNV). Les deux tiers des points d’accueil peuvent accueillir des patients traumatisés sévères.
L’équipement en imagerie s’est amélioré : la quasi-totalité des points d’accueil des urgences ont un scanner dans l’établissement et huit sur dix une IRM.
L’accès à un psychiatre plus rare pour les points d’accueil des urgences générales
Un psychiatre est posté aux urgences (Les urgences psychiatriques ne sont pas dans le champ de l’enquête) dans seulement 17 % des points d’accueil des urgences générales et adultes. Cette organisation est plus fréquente dans les points d’accueil des urgences adultes (43 %) ainsi que dans les structures les plus importantes (32 %). 32 % des points d’accueil des urgences générales et adultes n’ont pas de psychiatre posté, mais un psychiatre de l’établissement peut réaliser des entretiens psychiatriques aux urgences. La moitié des points d’accueil des urgences générales et adultes ne disposent donc, dans leur établissement, d’aucun psychiatre pouvant intervenir aux urgences. Cette part est de 58 % pour les points d’accueil des urgences générales et de 17 % pour les points d’accueil des urgences adultes.
Pour la prise en charge psychiatrique des enfants, les points d’accueil des urgences pédiatriques disposent plus fréquemment dans l’établissement de personnel spécialisé en pédopsychiatrie : 71 % d’entre eux ont un pédopsychiatre dans l’établissement, 61 % une infirmière en pédopsychiatrie et 87 % un psychologue pour les enfants. Ces personnels sont cependant plus souvent dans un autre service que rattachés aux urgences. Pour les points d’accueil des urgences générales, ces ressources sont beaucoup moins disponibles : 18 % seulement ont un pédopsychiatre dans l’établissement, 15 % une infirmière en pédopsychiatrie et 23 % un psychologue pour enfants.