Comment éviter les ruptures de traitement médicamenteux en psychiatrie ? Sensibiliser et former les équipes aux étapes critiques ? Dans un document, l’Anap propose des solutions pour sécuriser les parcours, en lien avec cinq situations à risques : à l’hôpital lors des sorties autorisées, lors de la transition ambulatoire, pour les personnes sous main de justice, les patients précaires ou bénéficiant d’un accueil familial thérapeutique… Pour chaque cas, une expérience est mise en lumière.
En psychiatrie et santé mentale, différentes spécificités rendent le suivi médicamenteux délicat et sources de risques et d’erreurs. Un groupe de travail de l’Agence nationale de la performance sanitaire et du médico-social (Anap), coordonné par le Dr Armand-Branger, présidente de la CME, responsable de la Pharmacie à usage intérieur (PIU) du Centre de santé mentale d’Angers (Cesame), et experte de l’Anap, s’est intéressé à l’organisation des soin et à la sécurisation du circuit des produits de santé en psychiatrie. Un guide disponible en ligne présente le résultat de leurs travaux.
Les parcours de soins alternent entre prises en charge ambulatoires (80 % des patients) et hospitalisations, et les transitions entre les deux entraînent des difficultés pour les patients à maintenir / prendre en charge leurs traitements à domicile. Par ailleurs, les personnes suivies en psychiatrie, plus fragiles socialement, sont également plus à risque de polypathologie, de polymédication avec parfois des difficultés d’observance. Du côté des traitements, les anxiolytiques et antipsychotiques sont sources d’erreurs dans le cadre d’évènements indésirables graves associés aux soins (EIGS). Enfin, certaines prises en charge sous contrainte nécessitent des suivis particuliers, qui engagent la responsabilité de l’établissement en matière de prise en charge médicamenteuse (PECM).
Dans ce contexte, l’Anap repère cinq parcours à risque : les sorties autorisées, la transition avec le suivi ambulatoire/ville, les personnes sous main de justice, les patients précaires, les patients bénéficiant d’un accueil familial thérapeutique. Pour chacun d’eux, elle identifie les points de rupture, les organisations de soin optimales et propose des recommandations. Dans chaque parcours, un « retour d’expérience », très pratico-pratique, présente la mise en place d’un outil ou d’une organisation dédiés.
Au sommaire de ce guide :
- Garantir la continuité de la Prise en charge médicamenteuse (PECM) lors des sorties autorisées
– Retour d’expérience avec le tableau des médicaments à haut risque mis en place au Cesame à Angers. - Maintenir le suivi de la PECM des patients sous main de justice
– Retour d’expérience sur l’affectation d’un préparateur à la sécurisation des PDS à l’UHSA du groupe hospitalier Paul Guiraud - Anticiper les risques de rupture des patients précaires
– Retour d’expérience sur une « ordonnance de précarité » mise en place à l’EPS Ville-Evrard - Accompagner les accueillants familiaux thérapeutiques (AcFT)
– Retour d’expérience avec une formation des AcFT diffuésé par le centre hospitalier spécialisé d’Ainay-le-Château - Assurer la transition avec la ville des patients en ambulatoire
– Retour d’expérience sur la journée de sensibilisation des officinaux aux troubles psychiatriques dans les Hauts-de-France.
• Comment sécuriser le circuit des produits de santé en psychiatrie ? Des solutions pour 5 parcours à risque. Un guide et cinq fiches « retours d’expérience » en téléchargement sur le site de l’Anap.