Médicaments : des e-notices pourraient améliorer l’observance

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Les e-notices de médicaments pourraient-elles remplacer les notices en papier contenues dans les boîtes de médicaments ? Au-delà du bénéfice écologique, des notices digitalisées pourraient être davantage interactives et adaptées aux besoins des patients. Selon un sondage réalisé par Haleon, l’Aflar et Odoxa, 58% des professionnels en attendent davantage d’observance et moins de mésusages.

Dans le cadre de la planification écologique en santé, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et des produits de santé (ANSM) lancera à l’automne une expérimentation sur la suppression des notices papier dans certains médicaments, au profit d’un e-notice : en pratique, il s’agira d’apposer un QR code renvoyant à une e-notice hébergée sur le site Internet de la Base de données publique des médicaments (BDPM).

Pour mesurer l’adhésion des patients et des professionnels de santé à ce projet, le groupe Haleon France (produits de santé grand public) et l’Association française de lutte antirhumatismale (Aflar) ont réalisé avec l’Institut Odoxa une enquête en ligne, du 11 au 21 mars 2024, auprès de 2010 patients et 202 professionnels de santé (101 pharmaciens d’officine et 101 infirmières libérales). Ils ont présenté les résultats en conférence de presse le 5 juin.

Cette étude visait globalement à explorer les usages actuels des notices papier, à mieux comprendre les opinions sur les e-notices et à identifier les attentes éventuelles en termes d’observance. Il ressort que « sous réserve que cette transition soit menée dans de bonnes conditions », le panel interrogé parait favorable.

Du côté des professionnels de santé, les répondants voient de nombreux avantages dans les e-notices: une mise à jour rapide des informations (93%) et une amélioration de l’usage des médicaments (85%) sont mentionnés. Ils perçoivent aussi les e-notices comme des outils interactifs d’aide à la délivrance et de conseil (78%) et estiment qu’elles permettront d’améliorer l’observance des traitements et d’éviter les mésusages (58%).

Du côté des usagers, les notices papier sont jugées utiles par 85 % des Français mais 71 % les trouvent trop chargées, et 32 % ne comprennent pas le vocabulaire employé. Seuls 21 % des Français les lisent en entier. En conséquence, plus de la moitié des Français (56 %) admettent rechercher des informations sur Internet. Les e-notices, plus fiables, pourraient renforcer la bonne information des patients, via le déploiement d’outils plus didactiques. Dans l’enquête, 60% des Français se prononcent clairement en faveur du développement des e-notices de médicament. 64 % d’entre eux aimeraient avoir accès à des vidéos de professionnels de santé donnant des conseils en cas de symptômes, tels que la fièvre, des douleurs, des diarrhées…

Pour sa part, France assos santé estime que les usagers « veulent conserver la version papier ». Tout en reconnaissant l'intérêt de cette démarche, elle souligne « qu'il faut prendre en compte la variété des publics et l’éloignement du numérique de certains groupes de population, à l’instar des personnes âgées ou des patients vivant dans des zones blanches ou ayant une couverture mobile et/ou un réseau internet de mauvaise qualité. » Par ailleurs, elle pointe des risques liés à la sécurisation des données. Les patients doivent avoir accès, de façon égale, à une information sûre, complète et contrôlée par les autorités de santé, afin d’éviter tout risque de manipulation de cette information.

En savoir plus : Comment la digitalisation des notices de médicaments peut être un vecteur de bon usage pour les patients. Assurer l’adhésion des patients et des professionnels de santé, Dossier de presse Haléon, Aflar, Odoxa, juin 2024, en pdf.