Au moment de quitter son poste à l’EPSM de la Sarthe, la psychiatre Geneviève Hénault revient sur des moments qui l’ont marquée : « des gens très sympathiques (plein), des lits fermés (trop), un virus qui a tout changé (ou presque), de la clozapine, des secrétaires (formidables), des animaux chimériques, des dessins de Richard Nagy, des patient.es (extraordinaires)… » Autant de « morceaux de la psychiatrie » telle qu’elle l’a pratiquée, observée, critiquée et défendue ces douze dernières années. Une série à découvrir au jour le jour sur les réseaux sociaux de Geneviève Hénault* !
Voici comment Geneviève Hénault introduit ce travail de mémoire : « Douze années à l’EPSM de la Sarthe. Quand j’y prends poste fin 2011, je n’y connais personne. Je viens de terminer mon assistanat à Groupe Hospitalier Paul Guiraud : deux années d’apprentissage de la discipline en post-internat au 94G17. Je quitte un service où règne une ambiance familiale, la bienveillance des confrères, le compagnonnage infirmier, la transmission de savoirs cliniques des psychologues… L’arrivée en Sarthe : un choc. La parisienne que je suis alors n’est pas préparée aux effectifs médicaux rachitiques ainsi qu’à la hiérarchie verticale très rigide qui régit les liens. On est deux fois moins nombreux pour un secteur bien plus grand qu’en région parisienne. Depuis douze ans, le nombre de psychiatres n’a cessé de décroître et alors que je m’apprête à quitter l’EPSM, je suis seule pour l’ambulatoire d’un secteur de 90 000 habitants. Ces dernières années ont été difficiles pour tous : psychiatres, infirmiers, aides-soignants, psychologues, assistantes sociales, secrétaires, cadres de santé. Pour les patients. Pour les familles. Il a fallu beaucoup renoncer. Mais il a aussi fallu inventer, être créatif et ingénieux pour toujours proposer du soin à nos patients. A la veille de mon départ, je propose une [série] intitulée « Partir ». Les courts épisodes – 3000 signes max – me feront revenir en tout subjectivité sur quelques anecdotes cliniques, des petites histoires du quotidien de l’institution, des liens soignés-soignante qui m’ont enseignée et transformé la clinicienne que je suis devenue au cours de ces années de pratique de la plus belle spécialité médicale : la psychiatrie« .
• Des chroniques à lire sur le profil linkedin de Geneviève Hénault ou sur sa page facebook.
