Artiste plasticienne, sculptrice, Dorine Knecht développe un vocabulaire symbolique et plastique tout à fait personnel. Depuis les années 1990, son travail s’articule autour de l’architecture comme métaphore du corps : habiter son corps comme habiter une maison… « Qui y a-t-il derrière la façade, derrière les apparences ?, interroge l’artiste. L’espace intime, caché, protégé, séparé et isolé. Les murs de notre maison, les limites de notre corps sont les frontières d’un monde intérieur inaccessible et secret. Parler, écrire c’est enfermer ses pensées dans des mots, dans l’architecture d’une page. Dessiner, peindre c’est emprisonner une idée, une sensation dans les limites de la toile. Nous ne montrons que des morceaux de nous-même, nous sommes perçus par fragments : champ visuel après champ visuel, mot après mot, expression après expression. » Dorine Knecht exprime la mélancolie des âmes à jamais séparées par les frontières de leurs corps.
L’artiste travaille par séries : maisons de brique, immeubles défiant la pesanteur, villes et villages… l’œil cherche ses repères dans ces murs de guingois. Souvent lumineuses, aux couleurs intenses et franches, ses œuvres aux titres évocateurs (Refuge, Plein de vide, Entre nous…) sont à la fois très stables et déstructurées. Ce sont des formes géométriques simples, des jeux d’aplat et de transparence, en séquence, et qui subtilement se détournent. Un univers qui ouvre à l’imaginaire et la rêverie, aux doutes face aux murs toujours étrangers, à la nostalgie d’un habitat sécure…
Dorine Knecht vit et travaille à Fontainebleau.
• En savoir plus : www.artmajeur.com/dorine-knecht, www.instagram.com/knecht_dorine/, ou www.facebook.com/dorineknecht.artist/
• Alexandra a collaboré avec Santé mentale pour le numéro 289, Dynamique des équipes mobiles, juin 2024.