Un rapport de l’Observatoire transfrontalier des personnels de santé* montre que parmi les infirmiers et les aides-soignants qui résident en Haute-Savoie et dans l’Ain, une part importante travaille en Suisse. Ces ratios en augmentation sont élevés dans les zones proches de la frontière.
Depuis 2015 l’observatoire transfrontalier des personnels de santé* recueille et analyse des indicateurs portant sur les professionnels de la santé. Il suit de part et d’autre des frontières nationales et cantonales, en Suisse et en France, l’évolution des effectifs et des formations. Publié le 28 mars 2024, le troisième rapport de l’observatoire poursuit son travail d’information. La nouvelle étude porte sur la situation au 31 décembre 2022 dans les établissements de santé. Un focus renseigne particulièrement les deux professions les plus impactées : les aides-soignants et les infirmiers.
L’état des lieux pour les personnels résidant en France
Les données disponibles, et notamment le recensement de la population, montrent qu’une part importante des infirmiers et des aides-soignants résidant dans l’Ain et en Haute-Savoie travaillent en Suisse. Ces ratios sont en augmentation et peuvent atteindre près de 80% dans les zones proches de la frontière.
Dans l’Ain, 12% des infirmiers et 8% des aides-soignants résidents travaillent en Suisse. Ces ratios s’élèvent même à 50% et 30% en Haute-Savoie.
L’analyse des effectifs de personnels et leur évolution
Au total, fin 2022, plus de 12 700 infirmiers et 6 500 aides-soignants exercent dans les établissements de santé pris en compte dans le cadre de l’étude.
Personnels infirmiers
– Côté français, fin 2022, 5600 infirmières et infirmiers travaillent dans les établissements sanitaires de l’Ain et de la Haute-Savoie (4900 ETP). Les effectifs d’infirmiers sont en légère baisse par rapport à 2021 et 2019 (-0.1% et -0.3%).
– Côté suisse, concernant les infirmières et infirmiers, les effectifs dans les institutions de santé ont augmenté. À fin 2022, 7 100 (5800 ETP) infirmières ou infirmiers travaillent dans les établissements genevois.
Personnels aides-soignants
– Côté français, au 31 décembre 2022, 3700 aides-soignants travaillent dans les établissements sanitaires de l’Ain et de la Haute-Savoie, ce qui représente 3300 ETP. Il y a peu d’évolution sur les années récentes.
– Côté suisse, tant les effectifs que les ETP des aides-soignants ont augmenté durant la période considérée. Ils sont passés de 2600 (2200 ETP) à 2800 (2400) personnes employées.
La répartition des aides-soignants par type d’institution montre qu’un tiers (32%) exerce dans des établissements médico-sociaux, tandis qu’un peu plus, 38%, officient dans des organisations de soins et d’aide à domicile.
Les rapporteurs insistent sur l’idée que pour faire face aux enjeux dans les domaines de la formation et de l’offre de soins dans les territoires transfrontaliers, des mesures ambitieuses et coordonnées de part et d’autre de la frontière s’imposent. La coopération transfrontalière en matière de ressources humaines est une des pistes intéressantes à explorer. Parallèlement, il est également essentiel de développer et de promouvoir la formation des professionnels de santé, d’améliorer les conditions de travail et de valoriser les différents métiers de la santé dans le bassin franco-valdo-genevois. En confirmant son rôle d’observation et d’information pour ces métiers et pour la dynamique des territoires en matière de santé, l’observatoire transfrontalier des professions de santé s’affirme comme un outil indispensable à la réalisation de ces objectifs.
Perspectives de travail de l’observatoire
Afin de pouvoir répondre à ces différents enjeux, l’observatoire va poursuivre ses travaux chaque année, avec un périmètre d’analyse qui pourrait être étendu à d’autres métiers de la santé, en approfondissant notamment la thématique des parcours professionnels. Afin d’enrichir la connaissance et le suivi, le champ d’observation de l’observatoire pourrait également être élargi à d’autres établissements et d’autres zones géographiques.
En résumé, l’observatoire transfrontalier des professionnels de santé permet de recenser sur le territoire franco-genevois en 2022 un marché de l’emploi d’environ 12 700 infirmiers et 6 500 aides-soignants en activité dans les établissements sanitaires.
*Pour rappel, l’observatoire avait été créé sous l’égide de la Commission santé du comité régional Franco-Genevois, par l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes et le Département de la sécurité, de l’emploi et de la santé (DSES) du canton de Genève.