Intervention précoce : structuration des dispositifs et formation au coeur des débats

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Lors de la 17e édition des Journées Internationales des Pathologies Emergentes de l’Adolescent et du Jeune Adulte (JIPEJAAD), le 21 mars dernier, à Paris, la nécessité d’un travail urgent de structuration et d’aménagements organisationnels en matière d’interventions précoces a été au coeur des débats. Par ailleurs cette édition a vu naître un groupe d’échange de pratiques de case managers et d’animateurs de psychoéducation.

Agir avant la crise c’est améliorer le repérage, parmi les jeunes en difficulté, de ceux qui vont nécessiter un suivi spécifique et savoir / pouvoir les orienter vers les ressources adaptées, à l’échelle du territoire. Agir avant la crise, c’est aussi prévoir des soins, au sens large du thème, chez des jeunes présentant des tableaux « à risque » déjà impactés dans leur fonctionnement mais avant qu’un diagnostic formel puisse être posé. Dès lors, les stratégies visent les facteurs de risques (stress, cannabis, cognition sociale), les comorbidités (addiction, trauma, stress), et proposent un monitoring rapproché, dans le milieu pour préserver leur trajectoire de vie, avec un case manager. Une approche intégrative, mais spécialisée dans les modalités et les intervenants.

Un changement de paradigme

Cette approche est au cœur des objectifs du réseau Transition, qui proposait, la 17ème édition des JIPEJAAD, un évènement qui a rassemblé près de 450 professionnels (médicaux, paramédicaux et non soignants) et qui suscite un intérêt croissant. En témoigne la présence à la journée de représentant de l’Agence Nationale d’Appui à la Performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP), de la direction générale de l’offre de soins (DGOS), de l’agence régionale de santé (ARS Ile de France). Il est en effet temps de rattraper notre retard par rapport à l’Australie, au Canada et à nos voisins européens. Le domaine de l’intervention précoce est en plein essor et le nombre d’initiatives spécialisées ne cesse de croître depuis 2018. Les leviers d’appui sont les suivants : financements obtenus par certains dans le cadre des appels à projets « FIOP », formations proposées au sein du réseau et en lien avec nos collègues francophones.

A la lumière du succès de la journée, il faut sans doute ajouter la richesse des interactions que permet le réseau et l’émulation autour de ce changement de pratique dont les jeunes professionnels se saisissent. Cette édition, en marge des ateliers, aura vu naître un groupe d’échange de pratiques de case managers et d’animateurs de psychoéducation.* Face à l’urgence sanitaire de la santé mentale des jeunes, dont témoigne l’augmentation importante des passages aux urgences pour des épisodes dépressifs ou des idées suicidaires, l’amélioration de l’accès aux soins passe nécessairement par des interventions préventives pour les personnes à risque.

Reste à répondre aux impératifs de formation et à proposer des moyens ciblés pour concrétiser cet élan, besoins exprimés à l’unisson auprès institutions et pouvoirs publics présents.

*Contactez-nous ! contact@institutdepsychiatrie.fr

Lydie MATHEVET, Coordinatrice du réseau Transition, Coordinatrice des activités cliniques du RHU PsyCARE

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