Comment repérer et s’adresser à une personne à risque suicidaire ? Comment évaluer le degré d’urgence d’une situation ? Destiné aux professionnels de première ligne, un nouveau guide élaboré par le Centre de prévention du suicide de Belgique propose des pistes.
Le Centre de prévention du suicide (CPS) de Belgique publie un nouveau guide de prévention du suicide pour aider les professionnels de première ligne à repérer et accompagner les patients. Il propose des pistes pour :
– mieux gérer une situation avec une personne en crise suicidaire ;
– évaluer le degré d’urgence et de dangerosité ;
– intervenir et relayer ;
– gérer les différents aspects de la situation.
Contexte et définitions
Le guide clarifie tout d’abord la crise suicidaire et le processus qui amène une personne à vouloir se suicider. A chaque étape de ce processus, il est possible d’intervenir et de proposer une aide adaptée. Les facteurs de risque sont individuels, familiaux et psychosociaux. « Ces différents facteurs n’ont en aucun cas une valeur prédictive. Le suicide ne répond pas à un schéma de cause à effet où la présence de tel ou tel facteur conduit immanquablement à un risque de passage à l’acte x fois plus élevé. De même, la présence de facteurs de protection n’est jamais une garantie de non-suicide », précisent les auteurs.
Les signes précurseurs peuvent être des messages verbaux (directs et indirects) mais aussi des attitudes. Dans ce contexte, différents troubles psychiques peuvent exprimer une souffrance importante : état dépressif, prise de risque excessive, manque de contrôle émotionnel, rage, faible estime de soi, difficultés de concentration, troubles de mémoire, émotions contradictoires et changeantes, incohérence, confusion dans le langage, ruminations mentales…
Evaluer, entrer en contact, intervenir
Le guide fournit ensuite des repères pratiques pour évaluer et entrer en contact avec la personne suicidaire. Une approche empathique basée sur la bienveillance et le respect augmente la probabilité que la personne en crise suicidaire s’ouvre à la discussion. Le message de souffrance est souvent émis avec beaucoup d’ambiguïté et le meilleur moyen pour reconnaître l’être en souffrance est « d’accuser réception » de son message. L’interlocuteur s’appuie sur le ressenti que provoque le discours de l’autre et peut mettre des mots sur l’implicite qu’il perçoit.
Il s’agit ensuite d’orienter et de s’assurer qu’un suivi est enclenché. Le guide décrit les étapes de l’intervention : savoir nommer et questionner ; questionner la présence et la fréquence des idées suicidaires ; Questionner le plan de la personne : le « où, quand et comment » ; Questionner l’environnement psycho-médico-social ; Propositions de soins ou orientation sur base des réponses. En cas d’urgence, une hospitalisation est nécessaire.