Handigynéco, des soins gynéco accessibles à toutes

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A l’issue d’expérimentations en Ile de France, Normandie et Bretagne, le dispositif Handigynéco va être déployé sur le territoire national. Il prévoit l’accès à une prise en charge gynécologique et à une information sur la vie affective et sexuelle dans tous les établissements d’accueil médicalisés pour adultes en situation de handicap. Une note aux ARS précise les contours.

Paru au Bulletin officiel Santé, protection sociale, solidarité, une note précise aux Agences régionales de santé (ARS) les objectifs et modalités pour déployer le dispositif Handigynéco sur leur territoire. Le texte pointe que des crédits reconductibles ont été délégués dans le Fonds d’intervention régional (FIR) en 2023, permettant la prise en charge de ces projets et vise également à accompagner les ARS dans la mise en œuvre de ce projet : modalités, allocation des crédits, suivi et évaluation.

Le dispositif vise, d’une part, à assurer un suivi gynécologique des femmes en situation de handicap accueillies en Foyer d’accueil médicalisé (FAM) et Maison d’accueil spécialisé (MAS) et, d’autre part, à proposer un accompagnement à la vie affective et sexuelle intégrant la prévention des violences faites aux femmes pour tous les usagers de ces établissements. Les professionnels qui les y accompagnent au quotidien doivent être pleinement intégrés au projet.

En pratique, les femmes accueillies dans ces établissements doivent pouvoir bénéficier du suivi gynécologique tel que recommandé pour toutes les femmes en population générale. Chacune d’elle doit ainsi pouvoir être reçue chaque année en consultation, celle-ci pouvant prendre le format d’une « consultation longue » afin de faciliter la compréhension des
enjeux et donc l’adhésion à la consultation et l’expression des besoins. Cette consultation doit permettre le repérage et la réponse adaptée aux besoins en santé sexuelle de chaque femme : informations sur la sexualité, la contraception et l’hygiène, examen gynécologique de prévention/dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST) et des cancers gynécologiques (col de l’utérus et sein). Elle doit être suivie, le cas échéant, des examens complémentaires nécessaires (radiologiques, analyses biomédicales, etc.) et de la mise en place quand nécessaire d’un parcours de soins coordonné.

Par ailleurs, tous les usagers de ces établissements doivent pouvoir bénéficier d’informations claires, fiables et complètes sur la santé sexuelle : anatomie, physiologie, sexualité, contraception, interruption volontaire de grossesse (IVG), IST, conduites à risque et violences faites aux femmes… Ils doivent aussi pouvoir être informés et sensibilisés par rapport à leur vie affective et sexuelle. Cela doit se traduire tant au niveau individuel (entretiens…) qu’au
niveau du collectif des usagers de chaque établissement (ateliers, groupes de parole, etc.). Il s’agit de l’amorce d’un accompagnement au long cours que les professionnels de l’établissement d’accueil assureront par la suite au quotidien.

Tous les professionnels de ces établissements doivent pouvoir bénéficier d’une information/sensibilisation relative aux questions de santé sexuelle et à l’accompagnement de la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap afin de garantir la pérennité de la dynamique amorcée sur ces sujets par le financement d’un projet temporaire
sur le FIR.

Note d’information N° DGS/SP2/2024/27 du 16 février 2024 relative à l’organisation d’une offre en santé sexuelle permettant l’accès à une prise en charge gynécologique et à une information/sensibilisation à la vie affective et sexuelle, adaptées aux personnes en situation de handicap accueillies en FAM (foyer d’accueil médicalisé) et en MAS (maison d’accueil spécialisée), Bulletin officiel Santé – Protection sociale – Solidarité n° 2024/4 du 29 février 2024, p. 104 et suivantes.