Najia Mehadji, née en 1950, est une artiste franco-marocaine, qui vit et travaille entre Paris et Lamssasa (près d’Essaouira). Très tôt dans ses œuvres, elle propose une synthèse des cultures occidentale et orientale et s’ouvre à d’autres expressions comme la performance et la musique à titre expérimental.
Le travail de Najia Mehadji se divise en plusieurs périodes de création. Après des peintures d’empreintes (1980-1990) influencées par la musique contemporaine, puis des peintures/dessins, monochromes sur tissu de lin, aux formes symboliques universelles (1990-2010, elle développe depuis 2010 des œuvres centrées sur le geste en s’inspirant de la calligraphie orientale, du soufisme et de la danse. Elle crée ainsi sa propre écriture tout en lignes continues et dynamiques, dans une performance physique et mentale. Elle réalise parallèlement des œuvres numériques engagées contre la barbarie de la guerre (notamment sur le sort des femmes) et contre la peine de mort dans le monde.
« L’artiste privilégie les œuvres lumineuses qui créent une sensation de plénitude, célèbrent les noces du corps et de l’esprit et captent l’ »intemporel de la vie”, écrit Pascal Amel. Elle invente une calligraphie au féminin où la ligne continue d’un geste trace des plis et des replis dans un mouvement intérieur/extérieur à la fois sensuel et sublime. Elle parvient à capter ce qui est premier – naissant ? – un temps d’avant le temps, afin de surmonter la dualité qui constitue le noyau dur de l’être et y substituer “l’unidualité”. Là où il y a le maximum d’intensité. Là où les oppositions peuvent se conjoindre. Là où tout est tension et réconciliation. »
Avec le numéro 284, la seconde fois que Najia Mehadji collabore à Santé mentale (voir aussi n°195, février 2015), mêlant ainsi sa propre écoute du monde, de soi et de l’autre à celle, tout aussi multiple, des soignants. Son œuvre, ample et puissante, est inspirante !
- En savoir plus : www.najia-mehadji.com. L’artiste est représentée à Paris par la galerie 110 Véronique Rieffel