« La psychiatrie sauve des vies ! » Le Collège national des universitaires de psychiatre (Cnup), l’Association française fédérative des étudiants en psychiatrie (Affep) et l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) lancent une campagne pour l’attractivité de la discipline. Il s’agit notamment de lutter contre les idées reçues et de valoriser un métier stimulant et utile.
Pourquoi choisir la psychiatrie ? Alors que la discipline connait de grandes difficultés en termes de démographie médicale et paramédicale, le Cnup, l’Affep et l’Anemf lancent une grande campagne de communication, destinée au grand public, aux étudiants et aux futurs médecins. Présentée au Congrès de l’Encéphale, le 24 janvier, elle se compose notamment d’un film illustrant l’utilité de la profession et de nombreux témoignages de cliniciens. Un site dédié présente l’offre de soin en santé mentale et psychiatrie, les différentes spécialités et lieux d’exercice, la « maquette » de formation au DES psychiatrie, les débouchés…
Changer le regard sur la psychiatrie
Cette démarche s’appuie sur le premier baromètre d’image du métier de psychiatre, réalisé par l’institut d’études d’opinion CSA pour le CNUP. Ce baromètre soulève un paradoxe frappant : une bonne majorité des Français reconnaissent l’utilité sanitaire et sociale de la psychiatrie (87%). Pour autant, les futurs médecins ont tendance à considérer la discipline comme une spécialisation moins prestigieuse que d’autres (62%). Un état des lieux qui appelle à un changement sur la manière dont la société perçoit cette spécialité médicale qui sauve des vies.
Si les préjugés se nourrissent d’un manque de connaissance, le baromètre met en lumière d’autres représentations erronées qui sont autant de freins à l’attractivité de la discipline : impression d’un manque de reconnaissance des psychiatres (88%), crainte de l’isolement par rapport aux autres spécialités médicales (63%) ou face à la souffrance psychique des patients (65%).
Paradoxalement, le métier est dans le même temps reconnu par les étudiants en médecine comme utile (100%) et captivant (88%). Si plus d’un tiers des étudiants (37%) déclarent que l’univers de la psychiatrie leur fait peur, ce chiffre descend à 24% chez ceux qui ont effectué un stage en psychiatrie. Preuve en est que l’expérience et la connaissance du milieu permettent de dédramatiser la pratique. Ce fossé entre la reconnaissance de l’importance vitale de la psychiatrie et la perception de sa valeur par les futurs professionnels de la santé mentale représente le défi majeur à relever pour la discipline.